Trois Suisses

120129_..multimediaarticles110902EugenieRebetezAugustinRebetezMarie-Caroline Hominal, Perrine Valli et Eugénie Rebetez sont suisses, danseuses-chorégraphes et auteures de pièces qui, d’une façon ou d’une autre, interrogent la féminité. Elles sont toutes les trois invitées par la Comédie de Saint-Étienne dans le cadre de la manifestation Made in Suisse.

«Gina, not yet Lollobrigida», «a fat Swiss diva», «Gina, queen of the flesh» : avec quelques slogans de cet acabit, Eugénie Rebetez écrit les premières lignes d’une mythologie. Gina est seule, bien portante mais sautillante ; Gina est un personnage créé et interprété par Eugénie Rebetez pour un one-woman-show chorégraphique aussi drôle qu’émouvant. Dans une petite robe noire, Eugénie-Gina se montre au public comme une adolescente qui chanterait devant son miroir : sans tabou, titubant entre génie et effroi. Un autoportrait, ou alors une pièce sur les femmes, les rondes, les seules, les généreuses, sur celles qui brillent et sur celles qui n’y arrivent pas. Comme à chaque fois que des one-(wo)man-shows sont écrits avec finesse, plaisir et attention au public, l’interprète reçoit les coups et les grâces pour tous les spectateurs, reliant inspiration intime et expérience collective. Pour sa part, la Franco-suisse Perrine Valli prend le corps prostitué comme thème d’exploration de sa pièce Comme une fille enlève sa robe. Un sujet politique qui peut surprendre au regard du travail très abstrait que l’interprète (chez Cindy Van Acker notamment) et chorégraphe avait montré jusqu’à présent. Le vocabulaire chorégraphique est toujours aussi formel – un travail de tensions, de décomposition des gestes, de torsions ralenties – mais s’inscrit dans un contexte précis : une table-lit, des positions verticales et horizontales, qui sont, dit-elle, «de l’attente à l’acte, les deux positions du corps prostitué». Un travail dramaturgique a été réalisé à partir de textes sur la prostitution d’Aragon, Nick Cave, PJ Harvey, etc., interprétés sur scène par Jennifer Bonn. Pour compléter le tableau, Marie-Caroline Hominal intrigue avec sa pièce Voice Over, sous-titrée «solo pour une machine à pop-corn et 8 micros», pour lequel elle s’est inspirée de trois figures féminines : Gisèle, Jessica Rabit et l’artiste new-yorkaise (disparue en 1999) Lee Lozano.

www.maisondeladanse.com

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