Chrysalide veut peser dans la campagne présidentielle
L’association Chrysalide veut interpeller les candidats à la présidentielle et aux législatives sur les thématiques trans.
Pas facile, pour une association, de faire émerger ses thèmes de prédilection dans une campagne présidentielle, surtout quand ceux-ci ne concernent directement qu’une faible minorité des électeurs. Si, à force de militantisme et de lobbying, les activistes et media LGBT sont parvenus à obliger les candidats à la fonction suprême à prendre position sur les questions d’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homos, les thématiques trans, en revanche, restent peu, voire pas du tout, abordées par les «présidentiables». C’est donc pour les forcer à corriger cet oubli que Chrysalide, association lyonnaise d’auto-support par et pour les personnes transidentitaires, vient d’adresser un questionnaire aux dix candidats à l’Élysée et à un maximum des quelques milliers de candidats aux législatives de juin.
Ce document comprend une vingtaine de revendications, regroupées en trois thématiques : changement d’état-civil, droit des personnes trans et recours au système de santé. Concernant ce dernier point, Chrysalide a fait paraître fin février un guide destiné aux professionnels de santé pour les aider à mieux prendre en charge leurs patients transidentitaires. Les réponses des aspirants élus seront ensuite publiées sur le site Internet de l’association et rendues publiques via des communiqués de presse.
Les associations LGBT cosignataires
Pour Chrysalide, ce questionnaire est une façon d’ouvrir le débat et de permettre aux associations LGBT de se positionner. Ces dernières ne comptent parfois aucune personne trans parmi leurs membres et doivent alors être sensibilisées aux thématiques transidentitaires. De ce point de vue, c’est plutôt réussi : la plateforme de revendications de Chrysalide réunit pour l’heure pas moins de seize cosignataires (parmi lesquels SOS Homophobie, Le Refuge, Rimbaud, le Forum gay et lesbien de Lyon, la Lesbian & Gay Pride de Lyon…) et la liste pourrait s’allonger dans les prochains jours.
Mais du côté des politiques, le chemin à parcourir reste encore long. Sophie, secrétaire et trésorière de Chrysalide, s’agace ainsi de voir François Hollande, dans une interview au magazine Têtu (avril 2012), s’opposer au remboursement total par la Sécurité sociale du parcours médicalisé des trans, au prétexte qu’il s’agirait d’«un choix individuel» (sic). «Qu’aurait-on dit s’il avait qualifié l’homosexualité de «choix individuel» ou si c’était un candidat de droite qui avait tenu ces propos ?». Pour le moment, aucune association LGBT ne s’est offusquée de cette déclaration du candidat socialiste.
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