le cabaret extraordinaire

Une fin d’année cabaret dans les théâtres lyonnais

À l’approche des fêtes de fin d’année, la programmation des théâtres se fait plus légère, plus grand public, mais pas moins exigeante. Deux exemples de spectacles festifs nous sont donnés ce mois-ci avec Sea Girls – La Revue aux Célestins et Le Cabaret extraordinaire au Théâtre de la Renaissance.

Agnès Pat’, Judith Rémy, Prunella Rivière et Delphine Simon composent les Sea Girls, qui signent avec La Revue leur troisième spectacle. Dans la lignée de Zizi Jeanmaire, d’Annie Cordy ou encore de Line Renaud, les quatre comédiennes, mises en scène par Philippe Nicolle, ont décidé de s’offrir le show cabaret qu’on ne leur aurait jamais proposé. Tous les codes du music-hall sont présents sur scène : le grand escalier, les robes lamées, les paillettes, les plumes, les talons et les perruques. Les quatre actrices chantent et dansent avec l’énergie du désespoir. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Comme elles le disent elles-mêmes, il n’est pas possible de supporter le monde actuel sans humour.

les celestins les sea girls - la revue credit Marie Vosgian

À l’instar de Sound of Music de Yan Duyvendak, qui dépeignait lors de la dernière Biennale de la Danse la crise économique sous les traits attrayants d’une comédie musicale, les chorégraphies et les airs légers des Sea Girls accompagnent des textes sans grande illusion sur le monde contemporain. Aux revues aux corps normés du Crazy Horse ou des Folies Bergères et à leurs numéros calibrés à la fraction de seconde près, les Sea Girls opposent des corps du quotidien, de la maladresse et de la fragilité. Elles vieillissent, la situation mondiale n’est pas glorieuse, mais le tout se chante en musique.

Money makes the world go around

Au bout de la ligne de métro B, au Théâtre de la Renaissance d’Oullins, on fait aussi le pari du music-hall pour terminer 2016, avec Le Cabaret extraordinaire. Sous la mise en scène d’Armelle Hédin, ce sont des artistes à la formation et au parcours variés qui se succèdent sur scène, avec notamment Maria Dolorès, Christian Tétard ou encore Émilie Roche (qui a justement fait partie des Sea Girls pendant quinze ans). Là encore, les artistes jouent le jeu de la distanciation, par l’humour, à la morosité ambiante.

Il faut dire que la crise, ils la connaissent pour l’avoir éprouvée. C’est d’ailleurs de cette situation qu’est né le projet du Cabaret extraordinaire. Pour faire face à la frilosité des programmateurs et à la réduction des budgets des institutions culturelles, ces artistes éclectiques ont fait le choix de l’union. Ils ont tous sélectionné leurs meilleurs numéros et ont décidé de les mettre en commun pour créer une forme hybride, héritée des années folles, dans un grand mouvement libératoire.

 

Sea Girls – La Revue, du 15 au 31 décembre aux Célestins, 4 rue Charles Dullin-Lyon 2 / 04.72.77.40.00 / www.celestins-lyon.org
Le Cabaret extraordinaire, du 16 au 18 décembre à au Théâtre de la Renaissance, 7 rue Orsel-Oullins / 04.72.39.74.91 / www.theatrelarenaissance.com

 

Photo Sea Girls – La Revue © Marie Vosgian
Photo Le Cabaret extraordinaire © Stéphane Laniray

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