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Corine : « J’adore danser, ce sont pour moi des moments de lâcher-prise »

Elle a le même pseudonyme que cette drogue qui empêche de dormir les samedis soirs et fait voir les levers de soleil : la chanteuse Corine, disco mais pas que, nous révèle son amour pour la danse, le funk et Madonna. Confessions, pas sur le dancefloor.

On vous a lue en interview sur Barbi(e)turix.com et vue en concert aux soirées Garçon Sauvage et Wet For Me. Êtes-vous la nouvelle coqueluche des personnes LGBT ? Quel lien avez-vous avec cette communauté ?

Corine : Je ne me l’explique pas. Dans mon projet, il n’y a aucun calcul par rapport à cela. Je suis heureuse que ma musique plaise à toutes les communautés, autant à une soirée Garçon Sauvage qu’à la Fête de l’Huma, devant un public plus âgé ou devant des enfants. Quelles que soient les soirées LGBT dans lesquelles je joue, je suis face à un public extrêmement libre, extrêmement chaleureux et qui a un lâcher-prise que moi-même je vis et je véhicule dans ma musique.

Le projet Corine, c’est un prénom déjà vintage, une tignasse blonde et du disco. Quelles nuances pouvez-vous apporter à ces trois marqueurs qui vous caractérisent ?

Corine : Avec le morceau Cocktail, qui est sorti en septembre, j’ai déjà commencé à montrer des nuances. Oui, c’est vintage et disco, mais pas que. C’est aussi plus slow, plus jazz, plus soul que précédemment. Dans nos productions, on travaille en trio. Il y a de vieux claviers et des basses électroniques, mais ma façon de chanter et d’interpréter est très actuelle.

Vous aviez besoin de nuances pour vous détacher du 100% disco ?

Corine : Non, je ne l’ai pas pensé comme cela, ce n’est pas du marketing. Cela se fait de manière viscérale. On fait ce qu’on a envie de faire.

À quels sons avez-vous été bercée ?

Corine : J’ai été entourée par beaucoup de jazz et de funk. Herbie Hancock, Pharoah Sanders, des morceaux de quinze minutes en live. Et c’est ce dont je m’inspire. On est six sur scène, ça groove, ça danse, ça fait des bœufs, on étire les morceaux et j’adore ça. J’écoute aussi beaucoup Marvin Gaye, Stevie Wonder, Donna Summer, toute cette scène américaine. Et mon premier flash, celle dont je me suis dit «je veux être comme elle», c’était Madonna, qui, quand j’avais dix ans, représentait à mes yeux toute la féminité que je voulais atteindre, le côté sexy, forte, libre.

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Vous êtes une femme, vous portez votre propre projet musical, vous vous rendez visible et vous vous promenez en bikini dans un clip. Vous envoyez un message politique, comme Madonna a pu le faire à ses débuts ?

Corine : Évidemment, parce que je suis une femme et parce que j’assume cette féminité. Je véhicule un discours qui dit : «OK, n’ayons pas peur, on joue toutes à ça, dans nos maisons, devant la glace, on a toutes envie de se maquiller, de se grimer, d’être extravertie…». Mais souvent, on n’ose pas, parce qu’on est conditionnées et soumises au regard des hommes. Ma manière d’assumer vient de mon histoire et de plein de choses que j’ai vécues. Je joue aujourd’hui avec les codes, avec une féminité exacerbée, avec beaucoup d’humour, parce que je pense que l’humour est une arme puissante.

Il y a un lien fort entre votre musique et la piste de danse. Vous venez d’une culture club ?

Corine : Oui, complètement. J’adore danser. Ce sont pour moi des grands moments de transe, de lâcher-prise, des moments magiques qu’on peut partager avec des gens qu’on ne connait pas. C’est un langage des corps, au-delà des mots, ce qui le rend extrêmement puissant. C’est aussi pour cela que j’adore les concerts et que c’est très important pour moi de faire de la scène. C’est là que je sens à chaque fois une complicité avec le public. Je trouve cela génial de pouvoir faire danser les gens.

Auriez-vous aimé écrire pour Johnny Halliday ? Ou faire un duo avec lui ?

Corine : Euh… Pour être honnête, je n’y avais jamais pensé ! Même si c’est quelqu’un que j’admire beaucoup par ailleurs pour sa carrière et sa longévité.

Alors y aurait-il un morceau, de Johnny ou de quelqu’un d’autre, que vous auriez rêvé d’écrire ?

Corine : Étienne de Guesch Patti ! J’adore, mais j’adore, c’est complètement fou. Ce morceau mélange le sensuel et le sombre. La production est incroyable et l’interprétation folle ! J’aime beaucoup aussi Pendant que les champs brûlent de Niagara, un titre fabuleux!

 

Corine, en concert mercredi 24 janvier au Ninkasi Kao, 267 rue Marcel Mérieux-Lyon 7 / 04.72.76.89.00 / www.ninkasi.fr

www.facebook.com/corinefilledetaregion

 

Photos © Laurent Thessier

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