Glue, de Alexis Dos Santos

GlueDe Alexis Dos Santos. Optimale.

 

L’Argentine, décidément, est devenue la nouvelle patrie du cinéma indépendant le plus inventif et le plus libéré. C’est de là en effet qu’on voit étonnamment surgir à intervalles réguliers certains des films renouvelant le plus les approches de la sexualité et, encore plus, de l’homosexualité au cinéma. Après Tan de repente et ses ados lesbiennes, Taxiboy et ses jeunes prostitués, Un ano sin amor et son regard sur le SM, XXL et sa jeune hermaphrodite… voici Glue et le trouble de ses désirs liés à l’adolescence, ses amitiés virant à l’attirance sexuelle, la violence de ses sentiments. Débarquant en DVD après une longue tournée de tous les festivals LGBT de la planète, Glue est un premier film à la mise en scène très assurée, assumant avec brio son aspect documentaire. La présence devant la caméra d’acteurs amateurs jouant quasiment leurs vies n’est pas pour rien dans cette impression et dans cette réussite, le cinéaste débutant captant au plus près leur ennui, leurs jeux (musique, vélo…), leurs obsessions (les deux garçons ne parlent guère que de sexe), leurs pulsions, leurs peurs aussi face à ce qui les submerge. Histoire de deux amis de toujours vivant au milieu de nulle part dans un bled de Patagonie, abandonnés un week-end par leurs parents et confrontés à une tension érotique poussée à l’extrême par la proximité de leurs corps en pleine mutation mais aussi par la présence d’une jolie fille dans les parages, Glue séduit par sa capacité rare à saisir les multiples contradictions de cet âge de tous les possibles qu’est l’adolescence.

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