“Le vrai est au coffre” de Denis Lachaud

Parution en poche d’un roman magnifique, manifestement négligé à sa sortie. Le vrai est au coffre ; le titre est aussi énigmatique que le récit de Denis Lachaud.

 

Tout commence pourtant très simplement : le narrateur est un petit garçon de cinq ans, Tom, qui vient de s’installer avec ses parents dans la Cité des fleurs en banlieue parisienne. Il partage avec nous son exploration naïve du monde, ses vacances familiales à la ferme avec l’oncle Roger, les longues après-midis passées avec Miguel le grutier de la casse, ses jeux avec Véronique, l’inséparable meilleure amie. Puis survient l’insulte : «tapette, tapette, tapette», entend-il alors qu’il est au CP. Il essaie de ne pas croiser ses deux persécuteurs, y parvient, jusqu’à ce qu’il se retrouve à leur côté dans un télésiège pendant une classe de neige. Tom bascule, tout bascule. Changement de narrateur, confusion des genres ; Tom est mort. Les apparitions qu’il fera par la suite sont-elles celles d’un fantôme ? Du simple souvenir que Véronique conserve précieusement de son ancien ami ? Le trouble est dans chaque mot, dans chaque tournure de phrase. Fiction et réalité s’emmêlent, le temps s’écrase puis se dilate. Le roman se transforme en précipice dans lequel le lecteur chute sans pouvoir s’accrocher à aucune branche, jusqu’à ce qu’il finisse par toucher le sol. Et d’en bas, la perspective n’est plus la même. On ne peut guère en dire davantage, Le Vrai est au coffre est un livre vertigineux.

 

Le vrai est au coffre de Denis Lachaud (éditions Actes Sud)

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