“Une option politique : l’égalité des droits”

Gilles Bon-Maury est président de l’association Homosexualités et Socialisme. 

Que vous évoque le recours à la notion de «lobby gay» à l’occasion des débats sur le statut du beau parent, notamment de la part de certains courants catholiques ?
Tout d’abord, les réseaux catholiques traditionnels dont il s’agit paraissent les plus expérimentés et aguerris en matière de lobbying ; ils sont très efficaces pour faire triompher des intérêts minoritaires en court-circuitant les institutions démocratiques. La fréquence des références au lobby homosexuel me semble liée au fait que l’homosexualité apparaît toujours comme relevant du secret. Ceci est une réalité que nous devons dénoncer et combattre. Cette dimension du secret alimente les théories du complot et l’idée que les combats menés par les gays et les lesbiennes n’ont pas à voir avec l’intérêt général.

L’association Homosexualités et socialisme (HES) n’est-elle pas un lobby ?
Si l’on définit un lobby comme un «groupe de pression structuré qui défend les intérêts d’une catégorie», je ne considère pas HES comme tel. Sur la méthode d’abord, HES agit de façon tout à fait transparente, en exposant ses arguments au grand jour et en cherchant l’adhésion démocratique. Sur le fond, je n’ai pas le sentiment que nous défendons les intérêts d’une catégorie spécifique –j’aurais d’ailleurs bien du mal à dire laquelle– mais une option politique, celle de l’égalité des droits. Au sein de notre parti, il est certain que HES se positionne et peut être sollicité comme un groupe «expert» sur les questions de genre et de sexualité.

Vous n’êtes pas un lobby mais vous influez toutefois sur les choix de votre parti à la veille des prochaines échéances électorales, notamment européennes ?
Oui bien sûr, en groupe politique que nous sommes, nous formulons des propositions à destination de notre famille politique, de ses élus et candidats. Pour les Européennes, il s’agit essentiellement de la défense de la directive transversale contre les discriminations et de la reconnaissance, dans tous les États membres, des unions civiles contractées dans d’autres. Nous avons envoyé une note à tous les candidats sur ces sujets. J’ai bien conscience que dans un autre pays, on qualifierait peut-être cette démarche de lobbying mais encore une fois, c’est un modèle de société que nous défendons et non pas les intérêts spécifiques des homosexuels.

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