Eonnagata

Érick Labbé

Dans sa magnifique mise en scène de Max Gericke (de Manfred Karge), Michel Raskine faisait incarner à Marief Guitier une femme qui, pour pouvoir travailler et survivre, endosse l’habit et l’identité de son défunt mari. La comédienne devient funambule entre jeu outrancier de la masculinité et réminiscences d’un passé féminin. Les Nuits de Fourvière proposent un second spectacle qui interroge le passage d’un genre à l’autre. Eonnagata, le titre de la pièce imaginée par Sylvie Guillem, Russel Maliphant et Robert Lepage, est un jeu de mots autour d’Éon, du nom du chevalier au sexe mystérieux, et du mot onnagata, qui désigne la qualité de l’acteur jouant un rôle de femme dans le théâtre japonais kabuki. Eonnagata, c’est une spectaculaire succession de tableaux entre les époques, les cultures et les genres avec la mégalomanie qui caractérise le travail des trois artistes. Du metteur en scène canadien Robert Lepage, on retrouve les jeux d’ombre, de lumière, les effets trompe-l’œil, une magie poétique toujours au service de la narration. De la danseuse Sylvie Guillem, on redécouvre la grâce et la virtuosité, sur des chorégraphies de Russel Maliphant, son complice depuis plusieurs années, également présent sur scène.

Eonnagata, du 2 au 4 juillet aux Théâtres romains de Fourvière-Lyon 5 / 04.72.32.00.00
www.nuitsdefourviere.com

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