Trans en tête de cortège

Retour sur le déroulement – et le succès – de la 14e Marche des fiertés lesbiennes, gay, bi et trans lyonnaise

Départ à 14 heures près du Parc de la Tête d’Or. Le temps a l’air de se dégager. Reste à savoir si le thème retenu pour la Marche des fiertés 2009, en l’occurrence la transidentité, sera mobilisateur…En fait, la polémique avec les quatre commerces qui s’étaient désolidarisés du mot d’ordre de la Marche (ils ont présenté leurs excuses depuis) et le tapage médiatique conséquent semblent avoir sonné le rappel. Près de 10 000 marcheurs au gros du défilé, ce n’était sans doute jamais arrivé à Lyon. Même la police en annonce 7000, le double de son estimation habituelle. En tête de cortège, la banderole affiche le mot d’ordre «Respectons la transidentité, refusons la transphobie». Derrière, des officiels : Jean-Louis Touraine et Pierre-Alain Muet, députés PS, Katia Philippe conseillère régionale PCF. Et bien sûr, des trans, sous les bannières de l’association Chrysalide (et de son homologue parisien OUTrans), jamais aussi visibles. Pour la première fois, la Marche des Fiertés a mis à l’honneur le T de LGBT. La Gay Pride, ce sont des chars avec de la musique à fond et des gens qui dansent sur les plateformes. Ce sont aussi des canons à mousse, des fumigènes, des ballons multicolores. Des rainbow flags (drapeau arc-en-ciel, emblème de la communauté LGBT) partout. De la couleur, des drag queens, des goths, des technos, des tecktoniks. Des flics de l’association FLAG qui arrosent la foule avec des pistolets à eau. Des hardeurs en archanges aux ailes d’argent. Cela fait partie de la fête. Mais ce sont également les milliers d’anonymes qui ressemblent aux gens que l’on croise tous les jours. Les badauds du 6e arrondissement découvrent le cortège ; à la terrasse des bistrots, on les trouve interloqués, amusés, ou curieux. Rarement hostiles. Place Maréchal Lyautey. Au décompte du 5-4-3-2-1 la foule se met à hurler et à siffler. C’est la minute de cri contre le silence imposé aux trans. Ils-elles demandent le respect de leur choix, la dé-psychiatrisation de leur parcours, l’accès à des papiers administratifs pour vivre normalement. En arrivant place Bellecour, quelques incidents. Des jets d’œufs. Et plus grave, insultes, crachats, tentative d’agression de la part de six jeunes qui guettaient le passages du cortège. L’un sera rattrapé, mais malgré un dépôt de plainte, l’espoir de voir les tribunaux donner une suite judiciaire reste mince. Preuve que le combat pour la tolérance est loin d’être terminé.

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