RDV avec… Georges et René

Oui, l’amour peut survivre au passage du temps ! La preuve par l’exemple avec Georges et René, ensemble depuis plus d’un demi-siècle et qui entendent bien le rester encore longtemps…

Il pleuvait des cordes sur la place Bellecour en ce lundi de Pentecôte 1955. C’est donc sous un abribus que Georges et René se sont rencontrés. L’un avait alors 24 ans, l’autre 39. Après quelques mots échangés, ils sont montés ensemble dans le bus qui les a emmenés vers le meublé de René, où ils ont passé la nuit. Depuis cette rencontre digne des plus grands mélos hollywoodiens, ils ne se sont plus quittés. Enfin, presque plus. Cinq ans plus tard, ils emménageaient ensemble dans un petit appartement de la Guillotière où ils habitent encore, sans d’ailleurs que cela ne choque grand monde. Car, de toute leur vie longue et bien remplie, Georges et René affirment n’avoir jamais subi la moindre remarque déplacée ni la moindre moquerie. Il faut dire que, comme ils le reconnaissent eux-mêmes, ils «se faisaient petits». «Pour vivre heureux, vivons cachés», aurait pu être leur devise même si personne dans leur entourage ni dans leur famille n’ignorait leur relation. Pas leurs neveux et nièces pour qui ils sont tout simplement «les tontons de Lyon». Pas plus leurs collègues du restaurant de l’aéroclub de Villeurbanne, où René a longtemps travaillé comme cuisinier. Ils ont voyagé aux quatre coins du monde, en Russie, aux États-Unis, au Canada, en Égypte, au Maroc, en Turquie… et aussi en France. Aujourd’hui, en raison de problèmes de santé liés à leur âge vénérable (respectivement 78 et 93 ans), ils ne sortent plus guère de chez eux, mais ont encore néanmoins passé une semaine en Haute-Savoie au printemps dernier. Cette année, ce couple non marié et non pacsé (ils ne voyaient pas l’intérêt de telles unions) a fêté ses “noces de zibeline“ : cinquante-quatre ans d’une union fidèle, qui a su résister à l’usure et à l’épreuve du temps. Même si l’un et l’autre reconnaissent en souriant quelques “aventures“ passagères et anciennes, la complicité manifeste qui perdure entre eux force le respect. Et c’est sans peine qu’on les croit lorsqu’ils affirment aujourd’hui avoir vécu «une vie tout à fait normale, longue et surtout heureuse».

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