Décodage

J. Velasco (Angela Laurier)

J. Velasco (Angela Laurier)

Depuis plusieurs années déjà, à l’occasion des week-ends Ça Tchatche !, les Subsistances invitent les artistes à s’interroger sur les langues, sur les frontières, les généalogies et le vivre ensemble. Pour cette nouvelle édition, c’est au tour du chorégraphe d’origine israélienne Yuval Pick, de l’Américaine Cynthia Hopkins ou encore de l’actrice Paola Comis de présenter leurs copies. Une ouverture sur le monde, donc, couplée à un nouveau festival, les Anticodes, qui repose quant à lui sur le partenariat de trois scènes centrales dans le champ de la danse contemporaine française : les Subsistances à Lyon, le Théâtre de Chaillot à Paris et le Quartz à Brest. Ce sera notamment l’occasion de découvrir le nouveau spectacle d’Angela Laurier. J’aimerais pouvoir rire semble entamer un virage dans le parcours de l’artiste québécoise. Comme dans ses deux précédentes pièces, elle crée le trouble en faisant résonner son propre travail de contorsion avec son histoire familiale et plus précisément avec la schizophrénie de son frère et la dépression de son père. Alors que ses dernières propositions, parfaitement justes et émouvantes, étaient formellement plutôt austères, elle s’autorise cette fois une mise en scène particulièrement esthétique, plus composée, qui donne une force supplémentaire à son récit. On devine l’héritage de François Verret, chorégraphe avec lequel elle a travaillé à plusieurs reprises, dans le travail sur les lumières et plus généralement sur la scénographie. Comme dans cette scène initiale où elle se débat derrière un voile blanc avant de s’en libérer et de se retrouver, traversée de spasmes, sur une table de lumière blanche qui pourrait être la scène d’une opération ou de l’administration d’électrochocs. Magnifique également cette scène où son frère, présent quasiment tout le spectacle, la peint à gros traits, en transparence sur une vitre, dévoilant l’image d’une sorte de déesse païenne. S’il ne faut pas rater le spectacle d’Angela Laurier, il conviendra également d’être attentif à François Chaignaud, trop rare sur les scènes lyonnaises, qui proposera une performance sur la base de sonnets érotiques du XVIIIe siècle.

Week-end Ça tchatche ! et les Anticodes, du 25 au 28 mars, aux Subsistances, 8 bis quai Saint-Vincent-Lyon 1 / 04.78.39.10.02

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