RDV avec… Ève et Aude

100406_12Rendezvousavec...MarylineimÀ quelques mètres de la Mère Brazier, rue Royale dans le 1er arrondissement, le restaurant l’Antre d’E, tenu par Ève et Aude, fait depuis quatre ans son petit bout de chemin, en dehors du milieu gay et lesbien… mais pas trop.

Celle qui officie derrière les fourneaux, c’est Ève. La quarantaine passée, la jeune femme garde un regard frais sur ce métier qu’elle n’a embrassé que très tardivement. C’était en 2003, elle décidait de passer un C.A.P. restauration après douze années à travailler dans le marketing et la publicité pour plusieurs grandes agences de Lyon, Paris et Marseille. Une longue vie de célibataire, dévouée au travail. Ceci expliquant cela, c’est aussi très tardivement qu’elle s’est laissée happer par le regard d’une autre femme, celui d’Aude, alors directrice d’une célèbre enseigne de restauration rapide dont Ève devait justement définir la stratégie. C’est dans ce cadre professionnel qu’a commencé leur idylle, consolidée lors d’un concert de Mylène Farmer. Du pur lesbien ! En 2004, Aude et Ève ont tourné la page de leur vie de working girls indépendantes pour ouvrir ensemble l’Antre d’E. Inconnues au pays des Gones, elles ont du faire preuve de persévérance pour trouver une identité à leur «Antre». Un restaurant tenu par un couple de femmes, forcément cela donne quelques chances d’attirer les gays et les lesbiennes. Le restaurant affiche le drapeau arc-en-ciel et les filles, souvent documentées et rarement à court d’arguments, se mêlent volontiers aux débats qui inquiètent la communauté LGBT. Pourtant, pas question de s’accoler une étiquette, ni de participer aux mouvements associatifs. «La communauté, c’est un moyen de faire connaissance avec des gens. Quand tu arrives dans une ville et que tu es franc-maçon, tu te rapproches des francs-maçons. Quand tu es homosexuel, c’est pareil, tu te rapproches des homosexuels et donc de la communauté», reconnaît Ève, mais «notre restaurant est gay, lesbien, hétérosexuel, transsexuel. On accueille les chiens, les chats… Je plaisante, mais c’est un restaurant, tout simplement», tient à préciser Aude. Pour Ève, l’ancienne hétéro, «il n’était pas question d’en faire un endroit militant». D’ailleurs au quotidien, les filles n’ont pas l’habitude de s’afficher. À la maison, depuis un an et demi, l’employée de ménage n’a toujours pas compris qu’elles n’étaient pas sœurs !

L’Antre d’E, 16 rue Royale-Lyon 1 / 04.78.28.33.98
www.lantrede.com

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