7 Collines et 4 spectacles

100614_stilldifficultduetLe Festival des 7 Collines de Saint-Étienne accueille du 1er au 10 juillet 2010 les arts vivants dans leur grande diversité : théâtre, danse, performance, cirque… Afin d’y voir plus clair, nous avons sélectionné quatre spectacles aux univers très différents mais qui interrogent tous à leur manière la construction d’une identité.

Wosa – Via Katlehong
L’Afrique du Sud ne brillera pas que par la Coupe du monde de football cet été. Fondée en 1992 au cœur du township Katlehong par Buru Mohlabane, Vusi Mdoyi et Steven Faleni, la compagnie de danse Via Katlehong présentera Woza. Ce spectacle, qui trouve ses racines dans la culture contestataire pantsula des années 60, mêle ce mouvement des townships au gumboots, une danse née dans les mines d’or durant les années 50. En alliant ces deux cultures populaires, la compagnie Via Katlehong donne naissance à une danse appelée mogoba, constituée de mouvements énergiques et agressifs, de frappes des pieds et de claquements de mains, joints à des voix puissantes. Les corps des neuf danseurs ainsi mis à contribution sur un rythme effréné transcrivent l’énergie et la révolte des habitants pauvres des townships, ostracisés en périphérie des villes sud-africaines. Il s’agit alors pour la compagnie non seulement d’apporter sur scène la preuve de la vitalité des mouvements culturels populaires nés de l’apartheid mais aussi de continuer à dénoncer les injustices sociales qui accablent l’Afrique du Sud, encore aujourd’hui.

Still Difficult Duet – Pieter Ampe, Guilherme Garrido
Le Belge Pieter Ampe et le Portugais Guilherme Garrido, artistes protéiformes, se sont rencontrés en Autriche durant l’été 2006. Ils viendront présenter leur spectacle Still Difficult Duet, créé en octobre 2007, qui retranscrit, grâce à la danse, la difficulté que rencontrent deux êtres humains à vivre ensemble. Ces deux artistes explorent en effet les différents moyens de traduire par le corps et le mouvement les événements de leur histoire personnelle. Sans être dénués d’humour, ils cherchent à atteindre une certaine harmonie à deux, en passant inévitablement par des états de désynchronisation et de conflit. Au terme de véritables affrontements, les deux danseurs jouent enfin une nouvelle Genèse, nus sur scène. La vulnérabilité des corps devient alors une métaphore de la fragilité des sentiments et des rapports humains, relations fluctuantes toujours en tension.

WHO cycle / Broken glass performance – United-C
Loin de toute parenté avec une boîte de nuit lyonnaise bien connue, la troupe néerlandaise de l’United-C, dirigée par Maarten van der Put et Pauline Roelants, est composée d’un groupe de un à huit danseurs et acteurs en perpétuelle mutation. La troupe donnera à voir au public une partie des performances qui constituent le WHO cycle. Sur un plateau jonché de débris de verre, les corps nus des interprètes se contorsionnent et tentent d’évoluer, en s’adaptant à ce milieu hostile. La nudité n’est plus alors une donnée commerciale ou sexuelle mais une sorte d’état de nature face à un univers nouveau, en vase clos, qualifié de “biotope”. Le public est donc invité à assister à une véritable expérience, au sens scientifique du terme, où quatre danseuses explorent les limites de leur corps, tentant de donner vie à des sculptures humaines, entre puissance et vulnérabilité.

Grüsvagen 7 – The Tide Company
Les deux artistes de The Tide Company, Isak Lindberg et Benjamin Haegel, ont reçu en 2008 le prix Jeune Talent Cirque Europe pour le spectacle Grüsvagen 7. Ce titre, qui signifie “7 rue des cailloux“, est une adresse courante dans les campagnes suédoises et renvoie donc à un univers familier au cœur duquel les deux circassiens insufflent un peu de folie. Sur un plateau jeté dans la pénombre, ils déclament quelques phrases en suédois sur-titré en français, accompagné par la musique d’Hélène Sage. Dans cet environnement maîtrisé, le jonglage, réalisé avec des ciseaux ou des cigarettes, perd son statut de simple divertissement et se transforme en une source d’angoisse captivante. Les techniques du cirque et de la magie deviennent le moyen pour The Tide Company de créer sur scène un espace propice à l’onirisme où les doux délires ne sont plus réprimés.

Wosa, le 6 juillet à 20h, à la salle Aristide Briand, place de l’Hôtel de ville-Saint-Chamond
Still Difficult Duet et WHO cycle / Broken glass performance, les 5 et 6 juillet à 20h, à l’usine-Comédie, 7 avenue du Président Émile Loubet-Saint-Étienne
Grüsvagen 7, le 3 juillet à 20h et le 4 juillet à 19h au théâtre du lycée Étienne Mimard, 32 rue Étienne Mimard-Saint-Étienne
Festival des 7 Collines, du 1er au 10 juillet, à Saint-Étienne / 04.77.32.54.13

www.festivaldes7collines.com

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