Sang pour sang queer

La projection du Dracula de Tod Browning à Fourvière offre un excellent prétexte non seulement pour retrouver Bela Lugosi dans son plus grand rôle, mais également pour s’intéresser aux liens existants entre le mythe du vampirisme et l’homosexualité, un thème dont se sont largement emparés la littérature puis le cinéma. Allusives dans le Nosferatu de Murnau (1922), les références queer sont plus explicites dans les Chroniques des Vampires de l’Américaine Anne Rice, dans lesquelles la bisexualité semble être le lot commun des créatures de la nuit. Les vampires femelles (ou goules) semblent quant à elles irrésistiblement attirées par les jeunes vierges, depuis la Carmilla gothique à souhait de l’Irlandais Joseph Sheridan Le Fanu (publiée en 1871 et adaptée à l’écran par Carl Theodor Dreyer en 1932) jusqu’à l’in-nanar-able Lesbian Vampire Killers de Phil Claydon (2009). Et si tous ces indices de la nature éminemment gay-friendly des vampires vous laissent dubitatifs, l’actualité nous fournit un argument en béton et de parfaite bonne foi, puisque le claviériste et guitariste du groupe new-yorkais aux dents longues Vampire Weekend a récemment décidé d’assumer publiquement son homosexualité dans le mensuel gay américain Out. CQFD.

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