Septembre 2010

100918_l33d273aacf2b47dfa209de6679dabe67«Étrangle les pédés, pends-les vivants».
Capleton, Hang dem up

Les fans de reggae en ont été pour leur frais : le concert lyonnais (initialement prévu le 21 juillet au Centre Culturel Œcuménique de Villeurbanne) du chanteur jamaïcain Capleton, connu pour ses paroles modérément gay-friendly, a finalement été annulé par ses organisateurs. Le résultat d’une campagne de pression menée par l’association homosexuelle Tjenbé Red !, qui a ainsi relancé l’éternel débat autour de la liberté d’expression. Si personne ou presque ne souscrit aux appels au meurtre lancés par le reggaeman, beaucoup se demandent si l’interdiction pure et simple est la meilleure solution à apporter à un problème – il est vrai – préoccupant. Faire taire l’expression de l’homophobie pour mieux l’étouffer, n’est-ce pas se transformer soi-même en censeur ? Ne risque-t-on pas ainsi un dangereux retour de flamme qui verrait les prêcheurs de haine soudain transformés en martyrs ? La question est légitime et mérite d’être posée, tant il est vrai que lorsqu’on prétend lutter contre l’homophobie, les résultats obtenus devraient toujours primer sur l’assurance d’être dans son bon droit. Ce que l’on comprend moins en revanche, c’est l’insistance de certains à vouloir défendre une liberté d’expression “absolue”. Au sein de nos humaines, trop humaines sociétés, aucune liberté n’est sans limite. La liberté de religion, d’association ou encore la liberté sexuelle sont toutes encadrées par la loi pour la préservation de l’intérêt général : pourquoi la liberté d’expression devrait-elle faire exception ? Comme annoncé dans l’éditorial précédent, Hétéroclite connaît en cette rentrée d’importants changements puisque Renan Benyamina quitte la rédaction en chef du journal. C’est donc une équipe renouvelée qui fera désormais valoir sa liberté de ton et d’expression… dans les limites bien sûr du droit de la presse.

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