Octobre 2010
«En Iran, nous n’avons pas d’homosexuels».
Mahmoud Ahmadinejad, le 24 septembre 2007
Mon cher Mahmoud,
Je peux bien te l’avouer à présent : pendant un moment, tu m’as fait un peu peur. Comme tant d’autres gogos abusés par les mensonges de la propagande néocolonialiste occidentale, j’ai cru tout d’abord à la véracité de cette farce grossière : un jeune Iranien de dix-huit ans, Ebrahim Hamidi, accusé d’homosexualité et d’agression sexuelle, a été condamné à mort le 21 juin dernier. Depuis, sa “victime“ s’est rétractée et a reconnu l’avoir accusé à tort, sous la pression de sa famille. Ça ne fait rien, Ebrahim sera sans doute exécuté quand même. Imagine un instant ma réaction d’horreur devant ce scandale manifeste qui vient s’ajouter à beaucoup d’autres ! Et puis je me suis souvenu de cette phrase que tu avais prononcée à New York, un jour où tu y étais venu pour déclamer un de tes discours si délicieusement politiquement incorrects à la tribune des Nations Unies : «en Iran, nous n’avons pas d’homosexuels comme dans votre pays». Mais c’est bien sûr : sans homosexuels, pas de condamnation à mort pour homosexualité ! D’ailleurs, quel serait l’intérêt des homosexuels à vivre dans un pays où la sodomie est passible d’emprisonnement, de coups de fouet, voire de la pendaison ? J’en déduis donc que toute cette affaire n’est qu’un canular, une basse tentative de manipulation du lobby atlanto-sioniste pour discréditer une fois de plus la République islamique d’Iran. Il y a même fort à parier que ce prétendu Ebrahim Hamidi n’ait jamais existé : c’est une falsification de l’Histoire, un vaste complot impérialiste, un peu comme le génocide des Juifs que tu persistes à nier. Me voilà donc pleinement rassuré. Et pour te montrer que je ne te tiens pas rigueur de la petite frayeur que tu m’as bien involontairement causée, allez, je t’embrasse. Mais pas sur la barbe, hein, parce que ça pique. Et pas sur la bouche non plus bien sûr, parce que ça fait pédé (rires).
Bien à toi,
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