RDV avec… Rabah

13_Rabah2Du haut de ses dix-neuf ans, Rabah réussit à séduire la porn-star François Sagat dans Homme au bain, le dernier film de Christophe Honoré. Une première expérience derrière la caméra très convaincante pour ce jeune homme qui aimerait bien continuer son chemin dans le milieu du cinéma.

C’est un jeune Lyonnais qui incarne le second rôle le plus marquant d’Homme au bain. Rabah a grandi dans la banlieue de Lyon et étudie en deuxième année de licence de cinéma à Paris. Nous convenons d’un café avec lui au bar du cinéma Comœdia, avenue Berthelot. Arrivé en avance, il prévient par SMS : «je m’installe en terrasse, tu ne peux pas me louper : un Arabe avec une touffe !». Rabah a en effet la peau mate et de longs cheveux bruns frisés. Il a aussi les traits fins, un air rieur, candide. Il a été repéré par l’assistant de Christophe Honoré alors qu’il se promenait dans les rues de la capitale. Le jeune acteur ne connaissait pas les films du réalisateur des Chansons d’amour avant de tourner avec lui ; lui, ce qu’il aime, ce sont «les films de science-fiction et en particulier ceux de Tim Burton». Mais «je savais que le travail de Christophe Honoré plaisait beaucoup à certains de mes amis. Ensuite, j’ai rencontré Christophe et le contact s’est tout de suite bien passé, alors je n’ai pas hésité à accepter le rôle». Les scènes de nu prévues pour lui ne l’en ont pas dissuadé. On y voit notamment le personnage qu’il incarne se faire raser le corps par François Sagat, dans une jolie scène en clin d’œil au film de Gaël Morel Le Clan. «Je n’ai pas de complexes avec mon corps», justifie-t-il en riant et ajoute : «François et Christophe ont tout fait pour que je me sente à l’aise. Résultat : je me suis beaucoup amusé, en particulier sur la scène où je danse sur une table au rythme d’une chanson des Girls». Plus tard, Rabah souhaite travailler dans le milieu du cinéma, comme acteur «dans le meilleur des cas» ou dans le montage et la réalisation. Enfant, il rejouait avec sa petite sœur des scènes de films apprises par cœur et filmées avec la caméra de son père. Sa famille est d’origine algérienne. Il n’a pas parlé du film à ses parents et s’inquiète de leur réaction, assure ne vouloir «blesser personne», d’autant que son père n’est pas au courant de son homosexualité. «J’ai peut-être été un peu inconscient en acceptant ce rôle. Je sais que le film pourrait être mal reçu par certains de mes proches, mais c’était une opportunité que je ne pouvais pas manquer», analyse-t-il. Et lorsqu’on tente de le rassurer en vantant sa prestation dans le film, son visage s’éclaire d’un sourire ravageur.

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