“Bacalao” de Nicolas Cano

Bacalao Nicolas Cano ArléaVincent, qui enseigne la littérature dans un lycée privé, commet l’erreur de s’enticher d’un élève qui pourrait être son fils…

 

Si le thème de Bacalao (l’amour déchirant et forcément impossible d’un homo pour un hétéro) peut sembler convenu de premier abord, Nicolas Cano, dont c’est le premier roman publié, parvient à redonner une dimension pleinement intemporelle à ce sujet déjà mille fois traité (on pense, toutes proportions gardées, à Mort à Venise pour la fascination et l’hébétude dans lesquelles la beauté d’un adolescent peut plonger un homme bien plus âgé que lui). Face aux errements pénalement répréhensibles de son héros, l’auteur pratique la «suspension du jugement moral» chère à Milan Kundera : il se garde sagement d’excuser comme de condamner. Par son écriture sobre et précise, par son sujet (traité avec un certain dolorisme tout en retenue et jamais complaisant), par ses clins d’œil aussi à La Princesse de Clèves (le roman que Vincent tente désespérément de faire découvrir à ses turbulents élèves), Bacalao est un beau roman classique, au meilleur sens du terme.

 

Bacalao de Nicolas Cano (éditions Arléa, 139 pages, 15€)

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