Friandises baroques
Éric Desnoues, le directeur du Festival de musique baroque de Lyon, annonce la couleur : «une grande saison» se profile à l’horizon. Voyons si le programme tient par avance d’aussi belles promesses et d’aussi grandes prétentions artistiques. Dès l’ouverture du Festival, et pour les trois concerts prévus au mois de novembre, ce sont de véritables chefs-d’œuvre qui s’enchaîneront avec des interprètes de prestige à l’affiche. Philippe Jaroussky, l’ensemble La Fenice et Jean Tubéry ouvriront le bal le 10 novembre pour une soirée électrique : avec Musique italienne pour le roi soleil, un concert pour Mazarin, Jaroussky, le contreténor le plus aimé de la planète, va embraser la Chapelle. Son complice Jean Tubéry, au cornet et à la baguette, n’aura sans doute de cesse d’en rajouter dans l’épure, dans le brillant, dans une rythmique insoupçonnée jusqu’alors. Le concert Café baroque, qui suivra les 20 et 21 novembre, renouera avec des traditions musicales conviviales, telles par exemple les fameuses “schubertiades“ qui réunissaient les fervents admirateurs de Schubert dans des salons ou dans des bars pour écouter le compositeur autour d’un verre ou deux. Éric Desnoues aime ces moments rares où la musique est vectrice de belles réjouissances. Lors de ce programme, le public pourra se régaler les oreilles mais aussi les papilles : l’ensemble Stradivaria interprètera d’abord des pièces de Frescobaldi, Pachelbel et Purcell avant une grande dégustation de chocolat chaud, de thé et de petites gourmandises. Enfin, Jordi Savall reviendra les 27 et 28 novembre, fidèle parmi les fidèles, avec un concert (baptisé Istanbul) baigné dans une ambiance comme il sait les créer : avec finesse et une grande maîtrise de cultures musicales que tout oppose. Jouant lui-même de la vièle à archet, il a su s’entourer des plus grands interprètes de qanûn, de oud, de ney et de santur pour offrir au public un moment hors du temps où l’Orient et l’Occident fusionneront en parfaite harmonie.
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