“L’Oubli, toucher du bois” de Christian Rizzo

L’oubli, toucher du bois, la dernière pièce de Christian Rizzo, sonne comme un bilan à l’occasion des dix ans de sa compagnie, l’association Fragile.

christian rizzo l'oubli, toucher du boisIl sera question de bois au mois de novembre dans les salles de danse à Lyon. Un bois qui recouvre les corps comme un cercueil pour Christian Rizzo dans L’oubli, toucher du bois ; celui des planches qu’Israel Galvan frappe de ses talons dans El final de este estado de cosas, redux.

L’oubli, toucher du bois, la dernière pièce de Christian Rizzo, sonne comme un bilan à l’occasion des dix ans de sa compagnie, l’association Fragile. On y croise deux robes sur cintres, dansant seules comme dans 100% Polyester, un corps en combinaison noire comme dans Comme crâne, comme culte : Christian Rizzo se cite, mais il met ses fétiches de côté pour explorer de nouveaux territoires plus intimes, où il est question de la mort, de la disparition et, plus surprenant, d’histoire et de généalogie.

L’histoire énigmatique des sept hommes sur scène semble s’imprimer dans le bois dont sont constituées les cloisons. Elle se projette en ombres, toujours plus grandes que leurs corps. Les lumières précises et lyriques de Cathy Olive figurent un espace vacillant, éclairé par le haut, jusqu’à ce que la lumière s’éclipse, donnant l’impression qu’un couvercle se ferme sur la boîte. Ce qui est typique de Christian Rizzo, en revanche, ce sont le rythme très lent et le caractère rituel de la pièce, qui voit les danseurs s’étreindre doucement, se heurter, se jeter à terre.

L’oubli, toucher du bois est un poème mélancolique et très beau. Mais à trop parler de mort, peut-être manque-t-il un peu de vie et de perspectives dans cette pièce, qui semble rater ce qu’avaient réussi les dernières créations de Rizzo en dessinant des lignes de fuite d’une beauté stupéfiante.

Vie et mort se répondent en revanche brillamment dans El final de este estado de cosas, redux d’Israel Galvan, pièce qui bouleverse le public depuis deux ans. Le danseur de flamenco y revisite L’Apocalypse selon Saint-Jean, s’affranchissant du folklore de sa discipline pour explorer les tréfonds des ténèbres avec grâce et excentricité.

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