Tous les chemins mènent aux Roms

101022_3actusimLes associations homosexuelles lyonnaises ont rejoint le mouvement dénonçant les expulsions de Roms installés illégalement en France. Y a-t-il une alliance objective entre les luttes antiracistes et homosexuelles ?

Le 4 septembre, un rassemblement était organisé place Bellecour à Lyon, pour protester contre la «politique de haine» du gouvernement et la désignation de «boucs émissaires» tels que «les Roms et les gens du voyage accusés […] d’être des fauteurs de trouble», les «Français d’origine étrangère» et les «parents d’enfants délinquants». L’appel à manifester était signé non seulement par des associations antiracistes et de défense des droits de l’homme, des syndicats et des partis de gauche, mais aussi, de façon peut-être plus inattendue, par plusieurs associations lesbiennes, gay, bi et trans (LGBT) dont, pour Lyon, la Lesbian & Gay Pride (LGP), le Forum Gay et Lesbien et Chrysalide. On savait déjà les militants LGBT attentifs et réceptifs à d’autres combats, comme ceux portés par les mouvements féministes ou les luttes contre la stigmatisation des prostitué(e)s. On les savait également capables de défendre les droits des homosexuels et trans étrangers vivants en France, comme lors de la dernière Marche des fiertés lyonnaise. Mais cette fois, les associations LGBT ont appelé leurs troupes à se mobiliser pour une cause toute autre, au nom de la «convergence des luttes» : «on doit être solidaires avec toutes les minorités, car lorsqu’une d’entre elles est visée, toutes sont touchées», justifie David Souvestre, le président de la LGP. «Cet été, le gouvernement s’en est pris aux Roms, aujourd’hui aux séropositifs (voir encadré page 4) et demain aux homos ? ». Par le passé, les associations LGBT et antiracistes ont déjà souvent fait cause commune : SOS Racisme participe depuis des années à la Marche des fiertés et avait soutenu en mai dernier l’organisation d’un kiss-in place Saint-Jean, aux côtés de la Ligue des Droits de l’Homme et de la LICRA. David Souvestre ajoute : «nous portons des valeurs auxquelles toute association de défense des droits humains doit souscrire et qui sont aujourd’hui bafouées par le gouvernement : le respect de la Constitution, de la démocratie, de la République». Et de conclure en promettant que les buts des associations homosexuelles restent inchangés : «quoiqu’il arrive, on continuera à faire notre travail et à défendre les personnes victimes d’homophobie. Le soutien aux Roms représente seulement une augmentation de notre activité, pas une perte de vue de nos objectifs principaux».

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