La Mécanique des Anges

101201_10danseim1auchoixCopyrightPierreTodorescoDéjà interprété en 2009 au Toboggan, le spectacle de la compagnie Arscom intitulé La Mécanique des Anges revient à Décines du 7 au 11 décembre 2010. Il s’agit là du troisième opus de ce collectif constitué autour de Thomas Guerry (chorégraphe, danseur et metteur en scène) et de Camille Rocailleux (compositeur et musicien) qui mêle le chant, la danse et la musique afin de donner vie à un espace intermédiaire, sorte de purgatoire où des personnages perdus cherchent à donner un sens à leurs actes et à leur existence. Si le prétexte de départ est la mort d’un soldat qui se tue accidentellement en nettoyant son arme sur un air wagnérien, très rapidement l’action perd toute linéarité pour laisser place à une succession de tableaux (certains réussis, d’autres moins) qui interrogent à la fois les êtres et les situations. En choisissant des interprètes aux profils variés – danseurs, chanteurs, musiciens – qui doivent chacun s’essayer à différentes disciplines artistiques, Guerry et Rocailleux font naître une instabilité qui sert merveilleusement leur propos. Malgré la qualité d’exécution des tableaux, il subsiste néanmoins dans le spectacle de légères imprécisions qui font écho aux doutes et aux hésitations des personnages. Ceux-ci, abandonnés sur un plateau parsemé de miroirs et de paravents modulables et dominés par un étrange organiste, sont tour à tour confrontés au regard des autres, au poids des conventions sociales et à leur propre quête identitaire, à laquelle ils tentent désespérément de donner un sens. Mention toute particulière à la séquence, très drôle, qui se moque du caractère artificiel que peut prendre la politesse. Des situations et des expressions issues du quotidien deviennent alors la matière d’un jeu sur les voix et les intonations qui se révèlent être une véritable source de musicalité et de rythme. Parmi les interprètes, on saluera la performance de Nicolas Martel, qui donne vie à un troublant personnage de rockeur glam’ en quête d’amour et celle de Clément Pujol, percussionniste et admirable danseur, à l’énergie communicative.

www.letoboggan.com

 

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