Et ta mère ?

Parmi les nombreux bouleversements qu’induit la gestation pour autrui (GPA), celle-ci remet en cause la représentation traditionnelle de la parenté et de la filiation : la femme qui a porté neuf mois durant l’enfant d’un autre couple doit-elle être reconnue comme une sorte de “troisième parent“ ? Aux États-Unis, cette question a été posée dès les années 80 à travers l’affaire du «Bébé M», devenu depuis un cas d’école pour les juristes et les chercheurs en bioéthique. De son vrai nom Melissa Stern, cette enfant est née en 1986 de l’insémination artificielle d’une mère porteuse qui, après l’accouchement, refusa de la remettre à ses parents intentionnels ainsi qu’il avait été prévu par contrat. La justice trancha finalement en faveur de ces derniers, mais en accordant un droit de visite à la mère porteuse. Dans une grande majorité des cas, la mère porteuse n’est cependant pas la mère génétique de l’enfant : elle ne fournit pas d’ovule (comme dans l’affaire du «Bébé M») mais porte l’embryon d’un autre couple. Pour Gilles Bon-Maury, président d’Homosexualités et Socialisme, rien ne doit obliger la gestatrice à s’effacer complètement après l’accouchement : «à aucun moment il ne s’agit de nier l’existence de la femme qui a porté l’enfant ; mais il faut établir en revanche que celle-ci n’entretient avec lui aucun lien de parenté. Cela ne doit pas l’empêcher d’être présente dans la vie de l’enfant, mais sans exercer sur lui d’autorité parentale : par exemple à la manière d’une tante, d’une marraine…».

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