Trois en un

110314_13musiqueim1CosifantuttecopyrightMichelCavalcaUn Festival Mozart, trois opéras pour une immersion totale dans une œuvre sensuelle, drôle et tragique à la fois. Universalité du propos, miroir non déformé : c’est bien nous face à nos émois amoureux. Mozart éblouit nos petites oreilles et bouscule encore notre libido. Ayons l’espoir que le metteur en scène et le chef d’orchestre sauront magnifier Les Noces de Figaro, transcender Don Giovanni et honorer Cosi fan tutte. Un marathon opératique est-il nécessaire ? Adrian Noble, metteur en scène intuitif, ancien directeur de la Royal Shakespeare Company, aura-t-il assez de souffle pour montrer l’essence propre à chaque opéra et en même temps tirer intelligemment sur le fil conducteur qui passe de l’un à l’autre ? Stefano Montanari à la direction aura-t-il la gestique, le talent et le charisme pour emporter toute la fosse et l’ensemble du plateau dans un maelstrom musical hors du commun ? Autant de questions que l’on peut se poser parce que le pari est osé et parce qu’il est difficile d’être à la hauteur du magnifique tandem Malgoire/Constant qui a embrasé le Théâtre des Champs-Élysées en 2010. Les Noces de Figaro, premier opéra que Mozart écrivit avec le librettiste Da Ponte – en s’inspirant du Mariage de Figaro de Beaumarchais – parle bien sûr d’amour mais, en filigrane, c’est également un plaidoyer pour l’égalité entre maîtres et domestiques comme entre hommes et femmes. Don Giovanni ne se présente plus, on a tout dit et parfois tout mal dit sur cet opéra, sur cet homme, sur ce mythe. Oui, Don Juan est un immense séducteur, un prédateur, mais toutes les femmes qu’il séduit sont certainement plus libres que lui. Cosi fan tutte, le moins connu des trois, est un opéra-bouffe mi-sérieux, mi-loufoque où la fidélité est mise à l’épreuve et les tromperies (d’autrui comme de soi-même) sont à l’honneur. Dans ce triptyque, la musique prend par les tripes. Le génie de Mozart se réaffirme à chaque mesure : un air se transforme en duo qui lui-même se mue en un délicieux trio qui mute en sublime quatuor… Parions que la mise en scène restera à sa place et fera jaillir la musique du plateau.

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