fuera de carta à la carte Nacho Garcia Velilla heteroclite

“À la carte” et “But I’m a cheerleader” : copieux repas cinéphile

Copieux repas cinéphile proposé le 24 juin par la Nuit du cinéma LGBT sous les étoiles organisé par la Lesbian et Gay Pride de Lyon, avec À la carte et But I’m a cheerleader.

Au menu du cinéma espagnol, on ne compte plus les enfants plus ou moins prodiges d’Almodóvar. Du grand Pedro, ils ont plus souvent retenu les leçons de liberté et d’indifférenciation des modes de vie que celles de mise en scène : on peut le regretter mais c’est mieux que rien. Nacho Garcia Velilla est un de ces imitateurs un peu pâles : son À la carte doit tout à la recette désormais bien connue de la comédie gay-friendly, rehaussée ici d’une grosse dose de vaudeville et, comme toujours, de quelques épices sociétales (ici, l’homoparentalité).

Cela donne un plat sans grand relief mais plutôt agréable en bouche, avec pour héros un cuisinier madrilène en vogue dont la vie gay épanouie se trouve un beau jour perturbée par la double apparition de ses enfants d’un lointain mariage et d’un nouveau voisin très craquant… Autant dire qu’il n’y a rien de bien révolutionnaire ici, mais la légèreté décomplexée et progressiste de l’ensemble se laisse déguster sans déplaisir.

Dans un camp de “ré-éducation” pour homos

A contrario de ce film un peu fade, But I’m a cheerleader propose des goûts plus relevés et donc plus savoureux. L’humour ici est caustique, la critique sociale radicale, la réalisation enlevée, le jeu sur les stéréotypes particulièrement inventif et réussi.

Ce que raconte cette comédie américaine délicieuse et délirante, c’est l’histoire d’une jeune fille que ses parents et ses amis soupçonnent d’être lesbienne et qui est en conséquence envoyée dans une maison de rééducation pour homos malgré ses protestations : elle ne peut être lesbienne puisqu’elle est une pom-pom girl… Elle va y côtoyer de vraies butchs, des efféminés pur sucre, des gym queens coincées, des punkettes révoltées, le tout sous la houlette d’une directrice castratrice et d’un prof de sport virilement joué par RuPaul. Fantasque, kitsch, d’une pertinence jamais prise en défaut dans son décryptage des clichés homos, ce film à l’énergie communicative mêle avec art le sucré et le salé. Exactement le type de mets qu’on prend plaisir à déguster à plusieurs reprises…

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