“Shahada” : le dilemme d’un jeune musulman homosexuel

Dès son premier long-métrage, Shahada, le jeune réalisateur germano-afghan Burhan Qurbani s’attèle à un thème monstre, paralysant par son ampleur : l’acculturation des immigrés musulmans en Europe.

“Shahada” est le terme arabe pour désigner la profession de foi musulmane («il n’y a de Dieu qu’Allah et Mohammed est son prophète»), la phrase par laquelle on devient musulman. Mais cette promesse de fidélité à Dieu s’accorde parfois difficilement avec le mode de vie occidental et postmoderne, comme le montrent les destins croisés de trois musulmans vivant à Berlin : Ismaïl, soumis à la tentation de l’adultère, Maryam, qui regrette d’avoir avorté et Sammi, un ado nigérian confronté à ses sentiments pour l’un de ses amis…

Pour son premier long-métrage, Burhan Qurbani emprunte la forme du film choral très esthétisant façon world cinema chère au Mexicain Iñárritu (on pense plusieurs fois à Babel), dont il partage certains travers : goût du film-dossier qui se fait parfois illustratif, images trop léchées pour être honnêtes. Malgré ces quelques erreurs de débutant, Shahada marque par la force de son propos et la rigueur de sa mise en scène. Un cinéaste à suivre, donc…

 

Shahada de Burhan Qurbani (en DVD chez M6 vidéos)