«Nous n’en sommes qu’aux prémices»

Olivier Occelli est directeur marketing d’Only Lyon Tourisme et Congrès, en charge des supports Internet (monweekendalyon.com et lyon-france.com) et imprimés de l’Office de Tourisme du Grand Lyon.

Le site monweekendalyon.com, lancé il y a un an, comprend une rubrique gay-friendly. Est-ce la première fois que l’Office du Tourisme du Grand Lyon s’intéresse ainsi au tourisme gay et lesbien ?
Non, on trouve aussi une rubrique gay-friendly sur le site lyon-france.com, qui s’adresse en priorité aux touristes étrangers (alors que mon weekendalyon.com vise d’abord les Grand Lyonnais et les Rhônalpins). On sait que Lyon est une ville à la réputation gay-friendly bien affirmée, avec une offre à la fois développée et réputée : c’est donc un secteur qui nous intéresse au plus haut point. Nous allons d’ailleurs intensifier nos efforts dans ce domaine à l’occasion de la refonte prochaine de lyon-france.com, qui sera pour nous l’occasion d’enrichir les contenus disponibles sur le site (guide des établissements gays et lesbiens, agenda des soirées…). Nous aimerions également inaugurer l’an prochain une rubrique gay-friendly dans notre guide touristique et nous sommes actuellement en train de démarcher des établissements gays et lesbiens en leur proposant d’adhérer à l’Office du Tourisme. Nous sommes en contact avec quelques-uns d’entre eux et nous espérons qu’ils fonctionneront comme des relais entraînant tous les autres… Mais nous sommes conscients qu’il s’agit d’un travail de longue haleine qui ne se fera pas du jour au lendemain.

Êtes-vous en contact par exemple avec l’association GoToLyon ?
Oui, nous sommes en relation avec eux et tout à fait désireux d’établir un partenariat.

La valorisation du tourisme gay et lesbien semble cependant balbutiante en France…
Oui, je pense qu’on a encore du chemin à faire pour rassembler et mettre en forme cette offre très variée. Nous savons que nous n’en sommes qu’aux prémices et qu’il est possible d’aller plus loin, mais pour cela il faut que les commerçants aient tous envie d’aller dans ce sens. Mais, d’une façon générale, c’est tout le tourisme d’agrément (et pas seulement le tourisme gay et lesbien) qui pourrait être développé. Historiquement, le tourisme à Lyon a longtemps été un tourisme d’affaires avant tout. Ce secteur, aujourd’hui, marche très bien et nous souhaitons évidemment le pérenniser car il constitue un socle très important. Mais depuis deux ou trois ans, des budgets ont été débloqués en vue de mettre l’accent sur le tourisme d’agrément. Cela s’inscrit dans une démarche logique qui consiste à valoriser d’abord le marché général avant, dans un deuxième temps, de développer les marchés de niche. La première étape s’est révélée très fructueuse, comme le montrent nos statistiques : il y a cinq ou six, les touristes étrangers représentaient 30% des visiteurs du pavillon d’accueil d’Only Lyon, place Bellecour. En 2010, ce chiffre est monté à 53%. Il s’agit donc maintenant de passer à l’étape suivante. Mais Lyon n’est pas en retard ; nous sommes dans le bon timing.

Avez-vous connaissance des expériences menées en ce domaine à l’étranger ?
Oui, on sait que des villes avec lesquelles nous travaillons, Montréal ou Amsterdam par exemple, ont développé des points d’accueil spécifiques, des Offices du Tourisme en miniature destinés aux visiteurs gays et lesbiens.

La notion de D.I.N.K. (Double Income No Kids – double revenu, pas d’enfant), souvent associée au marketing gay, vous semble-t-elle un fantasme ou une réalité ?
Je n’ai pas lu d’étude sur le sujet, mais on imagine qu’il y a dans cette idée au moins une part de vérité. Ce qui est certain, en revanche, c’est que le tourisme gay, au-delà de son impact financier, fait partie intégrante du rayonnement d’une ville à l’étranger.

Les réticences homophobes à la promotion du tourisme LGBT vous semblent-elles avoir disparu ?
Pour travailler dans le tourisme depuis plus de dix ans, je peux vous dire que cette clientèle est prise en compte depuis très longtemps, qu’il existe des tour-opérateurs spécialisés bien établis et que cela n’a jamais posé le moindre problème à quiconque.

 

Only Lyon

Only Lyon regroupe douze institutions du Grand Lyon (la chambre de commerce, l’aéroport, les universités, l’agence de développement économique…) parmi lesquelles l’Office de Tourisme du Grand Lyon, qui rassemble 650 adhérents : hôteliers, restaurateurs, bars, discothèques… La mission de la branche «Tourisme et Congrès» est de promouvoir la destination «Grand Lyon» en développant les activités touristiques d’affaires et de loisirs en France et à l’international. Elle informe et conseille la presse et les visiteurs, du touriste particulier au professionnel organisateur de congrès, de salons ou de voyages.

www.onlylyon.org

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