Virginia Woolf: Sortir de la chambre

120129_..multimediaarticles11101314thtreim1UnechambresoicopyrightSuzanneGuilleminLe Nouveau Théâtre du 8ème organise une lecture d’Une chambre à soi de Virginia Woolf dans le cadre de la Quinzaine pour l’Égalité femmes-hommes en Rhône-Alpes. L’occasion de se pencher sur l’auteure britannique, qui a largement inspiré les théories féministes et queer.

C’est en 2006 qu’il faut chercher les premiers germes de la lecture-spectacle d’Une chambre à soi de Virginia Woolf donnée au Nouveau Théâtre du 8ème. Cette année-là, Sylvie Mongin-Aglan, la metteuse en scène, prend connaissance d’un rapport du ministère de la Culture sur les inégalités entre les femmes et les hommes dans le spectacle vivant. À la même époque, elle découvre le texte de l’auteure britannique, paru en 1929. Alors que le monde s’enfonce dans une crise économique sans précédent, Virginia Woolf écrit cet essai en lieu et place d’une conférence sur les femmes et le roman qu’on lui avait demandé de tenir. Figure intellectuelle majeure de l’Angleterre du début du XXe siècle, Virginia Woolf fait dans cet ouvrage le constat que le nombre très restreint de femmes parmi les auteurs célèbres est en grande partie conditionné par l’absence d’indépendance financière et matérielle des femmes à l’égard des hommes, par leur impossibilité à disposer d’une chambre à soi. Cette prise en compte du statut économique de la femme dans la société occidentale du début du XXe siècle pour mieux expliquer la pérennité des inégalités entre les sexes est sans doute ce qui a valu à Virginia Woolf de rencontrer un large écho chez les féministes des années 1970 et chez les théoricien(ne)s queer.

Icône féministe

Celle qui écrivit qu’«il est néfaste pour celui qui veut écrire de penser à son sexe, […] d’être purement un homme ou une femme» et qu’«il faut être femme-masculin ou homme-féminin» avait publié dès 1928 Orlando, une fable fantastique mettant en scène un personnage androgyne, que les lecteurs du XXIe siècle devraient sans doute redécouvrir. C’est donc dans le sillage de cette icône féministe que s’inscrit le spectacle de Sylvie Mongin-Aglan. Nourrie par le texte de Woolf pendant plus de quatre ans, la metteuse en scène – c’est ainsi qu’elle se désigne elle-même –, membre du collectif les Trois-Huit qui gère le Nouveau Théâtre du 8ème, a fait appel à Anne de Boissy, actrice bien connue du public lyonnais, pour dire les mots de l’auteure britannique. La comédienne lit alors le texte d’Une chambre à soi et en donne à entendre l’amère contemporanéité. Difficile d’imaginer placer la Quinzaine pour l’Égalité femmes-hommes en Rhône-Alpes sous plus prestigieux patronage.

 

Virginia Woolf

_25 janvier 1882_ naît à Londres
_1912_ épouse Leonard Woolf, membre comme elle du Bloomsbury Group, un regroupement d’intellectuels et d’universitaires anglais
_1915_ La Traversée des apparences
_1922_ rencontre la poétesse et romancière Vita Sackville-West, avec qui elle entame une liaison
_1925_ Mrs Dalloway
_1931_ Les Vagues
_1937_ Les Années
_28 mars 1941_ se suicide par noyade

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