En pleine Face

Sélection d’œuvres projetées lors de la septième édition du festival du film gay et lesbien de Saint-Étienne, Face à Face, du 24 au 27 novembre.

Notre Paradis
De tous les réalisateurs gays que le cinéma français a vu éclore depuis une quinzaine d’années, Gaël Morel est certainement celui qui assume le plus la part érotique de l’imagerie homo. Notre Paradis ne déroge pas à cette règle et on retrouve dans ce récit très noir, oppressant, dérangeant, cette manière de sublimer physiquement une masculinité incarnée, une nouvelle fois, par Stéphane Rideau. Mais Morel (qui donne aussi de très beaux rôles aux femmes, comme ici à Béatrice Dalle) ne se contente pas de cela, qui le singularise déjà. Il prend à bras-le-corps un autre héritage de la culture gay, venu de Chéreau ou de Claire Denis (J’ai pas sommeil) : sa face sombre, celle liée à la prostitution, à la marginalité, au refus de la normalisation à l’œuvre. C’est courageux, casse-gueule et stupéfiant dans le contexte actuel.
Jeudi 24 novembre à 21h au cinéma Le Méliès, 10 place Jean Jaurès-Saint-Étienne

Beyond Gay
Pas besoin d’avoir un âge canonique pour observer à quel point les Gay Prides françaises (et notamment parisiennes) d’aujourd’hui ne ressemblent plus en rien à celles des années 1980-1990. Mais cette évolution est récente et propre aux pays occidentaux. Car il suffit d’aller faire un tour ailleurs pour constater à quel point la part politique et transgressive de ces marches homos est encore essentielle. C’est ce voyage à travers le monde et certaines contrées très hostiles aux gays et aux lesbiennes que propose ce documentaire dont la force et l’intelligence sont de mêler moments de gravité et fantaisie, pour offrir un panorama riche et surprenant des situations que doivent affronter les homosexuel(le)s lorsqu’ils décident de défier la société à visage découvert.
Vendredi 25 novembre à 18h au cinéma Le France, 8 rue de la Valse-Saint-Étienne

Tomboy
Céline Sciamma, jeune cinéaste révélée en 2007 par son premier film Naissance des Pieuvres, a transformé l’essai cette année avec un deuxième long-métrage, Tomboygarçon manqué» en anglais), justement salué par la critique. Laure, une fillette de dix ans aux cheveux courts, décide, à la suite d’une première méprise, de se faire passer pour un garçon aux yeux de ses nouveaux camarades de jeux. Filmée à hauteur d’enfant, cette histoire cruelle et drôle (notamment grâce au personnage de la petite soeur de Laure) séduit par sa grande justesse de ton, qui parvient à rendre crédibles les dialogues de ses jeunes protagonistes. L’ombre du grand Comencini passe même parfois, tant Laure apparaît elle aussi comme une incomprise…
Les 26 et 27 novembre à 14h au cinéma Le France, 8, rue de la valse-Saint-Étienne

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