Le sida s’invite dans la campagne

111101_sida6833À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre, les associations dressent un bilan accusatoire de la politique gouvernementale.

À six mois d’échéances électorales cruciales, les organisateurs de la traditionnelle marche lyonnaise à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida (qui a lieu tous les ans le 1er décembre depuis 1990) ont choisi un mot d’ordre délibérément très politique : «le sida : un autre oublié du gouvernement». C’est derrière ce slogan que défileront les participants entre la place Bellecour et la place des Terreaux, de 18h30 à 19h30. Il s’agira, selon David Souvestre, président de la Lesbian and Gay Pride de Lyon, de dresser «un bilan de la politique du Président de la République» en dénonçant quatre points essentiels : l’instauration de franchises médicales, la baisse du financement de la lutte contre le sida, la politique migratoire du gouvernement et ses conséquences sanitaires (remise en cause de l’aide médicale d’État pour les migrants sans papiers, restrictions des conditions d’accès aux titres de séjour pour raisons médicales, «chasse aux étrangers malades»…) et enfin l’absence de prise en compte, dans les politiques publiques, de populations pourtant sévèrement touchées par l’épidémie (transsexuels, consommateurs de substances psycho-actives…).

Le Transbordeur mobilisé

La marche se clôturera, devant l’Hôtel de Ville, par une chaîne de solidarité, suivie d’un pot. Le lendemain, le Transbordeur accueillera un Zapping show à partir de 20h45. Mais les portes de la salle de concerts villeurbannaise ouvriront dès 19h : une bonne occasion de déambuler entre les allées de stands tenus par près d’une vingtaine d’associations lyonnaises de lutte contre le sida et de santé communautaire. Les spectateurs pourront y trouver conseils de prévention, réponses à leurs questions et, évidemment, préservatifs. Ces deux journées se veulent donc à la fois informatives et engagées, mais leurs organisateurs vont-ils s’en tenir là ou bien maintenir la pression sur les candidats aux présidentielles et aux législatives afin de faire entendre la voix des séropositifs dans la campagne à venir ? «Notre réflexion à ce sujet n’est pas encore arrêtée», confie Alexandre Chevalier, de l’Association de Lutte contre le Sida (ALS). «Peut-être allons-nous nous inspirer du travail d’Act Up-Paris, qui envoie des questionnaires aux candidats pour les interpeller sur ces questions et connaître les orientations qu’ils entendent donner à la lutte contre le sida». En somme, prétendants à la fonction suprême, encore un effort !

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