Le cas Puccini

120320_120129..multimediaarticles111209UneTragedieFranchellaStoflethDepuis que Serge Dorny est à la tête de l’Opéra de Lyon, le rendez-vous est incontournable : un festival différent chaque année, en plein cœur de la saison. Un événement d’une grande et belle force artistique qui a su fédérer les mélomanes et qui s’est imposé durablement dans le paysage musical lyonnais. Des instants qui permettent un regard tout neuf et décalé sur des opéras peu conventionnels. Ainsi, depuis 2005, le public a découvert un certain Japon, a renoué autrement avec Mozart et Da Ponte, a pu réentendre les grandes œuvres de Tchaïkovski inspirées par Pouchkine. Pour cette saison 2011-2012, Serge Dorny fait encore plus fort. Le festival Puccini Plus repose sur le Triptyque (Il Trittico) du compositeur italien (composé des opéras Il Tabarro, Suor Angelica et Gianni Schicchi) créé au Metropolitan Opera de New York en 1918. Depuis cette date, il est rare de l’entendre dans son intégralité et donc dans toute sa cohérence musicale et dramaturgique. Mais un simple festival Puccini n’aurait pas suffit à rassasier l’appétit de Serge Dorny, il a donc inventé le festival Puccini Plus. Comme en regard de ce Triptyque, il a mijoté trois programmes inédits : chacune des œuvres du Maître sera associée à un opéra plus rare, composé à la même époque. Il Tabarro sera suivi par Von heute auf morgen de Schoenberg ; Suor Angelica par Sancta Susanna de Hindemith et Gianni Schicchi par Une Tragédie florentine de Zemlinsky. Des opéras germaniques, contemporains du Triptyque, offerts comme en réponse aux œuvres de Puccini. Six opéras, donc, trois metteurs en scène, mais un seul chef d’orchestre, sur l’exploit duquel il faut s’arrêter quelques instants. Lothar Koenigs dirige en effet chaque œuvre du festival et doit ainsi passer d’une esthétique à une autre, d’une distribution à l’autre, d’une partition à l’autre, toujours radicalement différente. Son travail de préparation est digne de celui d’un athlète de très haute volée. «C’est l’un des objectifs majeurs de ce projet : montrer l’immense et magnifique variété de la musique au début du XXe siècle».

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