Merce Cunningham rôde encore, trois ans après sa mort

Trois ans après la mort du chorégraphe, l’œuvre et la personnalité de Merce Cunningham continuent d’occuper les scènes de danse. La preuve avec quatre spectacles de ou autour du maître à voir ce mois-ci.

Plusieurs des pièces de Merce Cunningham sont encore jouées grâce aux ballets auxquels il les a transmises. Certains de ses anciens interprètes le font par ailleurs accéder au statut d’icône en évoquant la mémoire et l’enseignement du maître.

Le Ballet de l’Opéra de Lyon compte de nombreuses pièces de Merce Cunningham à son répertoire, dont deux sont présentées au Toboggan de Décines : Summerspace (1958) et Channels/Inserts (1981). Deux œuvres emblématiques de l’obsession du chorégraphe pour le décentrement, ou plutôt la multiplication des centres. Le regard des spectateurs n’est plus accaparé par un événement principal qui survient au milieu d’un décor, mais demeure libre de vagabonder de corps en corps, chacun exécutant des partitions distinctes et constituant un paysage unique et éclaté, sans premier ni dernier plan.

summerspace merce cunningham credit colette masson

Outre ce goût pour l’aléatoire et le relatif, ces deux spectacles permettent d’observer deux autres qualités majeures des créations de Merce Cunningham : la virtuosité de la danse et les collaborations brillantes (notamment dans Summerspace dont Morton Feldman signe la musique et Robert Rauschenberg le décor et les costumes).

Cunningham à l’honneur à la MC2:Grenoble

Au même moment, deux danseurs ayant appartenu à la compagnie sont invités à la MC2:Grenoble dans le cadre du stimulant programme «Les Soirées plurielles».

Cédric Andrieux donne son nom au solo créé pour lui par Jérôme Bel. Il se livre à l’exercice périlleux mais magnifiquement rempli du récit autobiographique, évoquant et dansant son parcours, ses expériences, nous renseignant entre autres sur le travail auprès du chorégraphe américain.

cedric andrieux jerome bel 2009

Dans un autre style, plus désinvolte, parodique (et parfois agaçant dans sa potacherie), le Suisse Foofwa d’Imobilité rend un hommage à trois grandes stars disparues de la danse contemporaine : Merce Cunningham, Pina Bausch et… Michael Jackson. Le parti-pris loufoque de Pina Jackson in Mercemoriam n’empêche pas la virtuosité ni même parfois l’émotion.

 

L’hommage du Ballet de l’Opéra de Lyon est visible sur le site de France.tv jusqu’au 10 octobre 2020.

 

Photo 1 : Pina Jackson in Mercemoriam © Grégory Batardon
Photo 2 : Summerspace © Colette Masson
Photo 3 : Cédric Andrieux © DR

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