«J’ai toujours eu l’envie d’être vu»

C’est l’une des stars du X français. Brice Farmer est devenu l’acteur hexagonal fétiche de la société de production américaine Lucas Entertainment. 

Racontez-nous votre entrée dans le porno. Votre carrière a débuté à Lyon avec Comme des anges…
Oui, j’avais dix-huit ans. J’ai passé des annonces pour faire des photos comme mannequin. C’est une «agence de cul» (Comme des anges) qui m’a finalement contacté. Du coup, je suis allé à Lyon, au départ pour faire des photos. Mais on m’a proposé de tourner une scène et j’ai accepté. Ensuite, les choses se sont enchaînées et j’ai continué, toujours en conciliant mes études de droit et le porno. J’ai aussi mis entre parenthèses ma carrière pendant un an parce que j’avais rencontré un garçon…

Vous n’avez eu aucune réticence à vous lancer ?
J’étais très jeune, un peu inconscient…

C’est un choix que vous regrettez parfois ?
J’aurais peut-être dû réfléchir plus longuement, j’étais un peu tête brûlée. Je regrette de ne pas avoir pris plus le temps pour penser aux conséquences. Mais je n’avais pas la maturité nécessaire.

Qu’est ce qui vous a poussé à vous engager dans une carrière d’acteur porno ?
J’ai toujours eu l’envie d’être vu. Quand j’avais quatorze ans, j’avais des boutons, des lunettes, des bagues. J’ai voulu que ça change. J’avais un égo surdimensionné à satisfaire. Au début, je m’en fichais de l’argent, je tournais pour quasiment rien. Ensuite, ce n’était que le fric qui m’animait. Maintenant, je concilie les deux, plaisir et argent. J’ai la chance de pouvoir maintenant choisir mes partenaires. Aujourd’hui, je peux dire non si j’ai envie de dire non… Je suis payé pour baiser avec des garçons qui me plaisent, c’est assez satisfaisant.

Votre famille est au courant que vous êtes une star du X ?
Personne ne sait rien. Ma mère lit très peu Têtu (rires).

Comment vivez-vous au quotidien votre notoriété dans le milieu gay ?
Je l’ai bien cherché, alors je ne vais pas me plaindre. Maintenant, ça n’a pas que des avantages, notamment pour rencontrer un mec. Ça marche bien pour les plans culs. Mais pour aller plus loin, les types se disent vite : «il ne pense qu’à baiser et puis tout le monde lui est passé dessus».

Quel rapport entretenez-vous avec votre image ?
Quand je suis arrivé à Paris, je faisais quinze kilos de moins. Si l’on veut faire du porno, il faut un minimum prendre soin de soi. Donc, je vais à la gym deux fois par semaine, je ne fume pas, je ne bois qu’en soirée.

Vous avez la particularité d’être à la fois actif et passif à l’écran…
J’ai un plus beau cul qu’une belle bite. Donc, pour moi, c’était indispensable. Mais c’est difficile, car je ne peux pas être passif avec n’importe qui. Je le suis plus difficilement dans la vraie vie, il faut qu’il y ait un vrai feeling.

Il y a des choses que vous avez déjà refusé de faire ?
Une fois, on m’a demandé d’insulter un mec, d’être très dominateur. Je trouvais que ça ne me correspondait pas, je pensais que ce serait ridicule. Donc j’ai refusé et ça s’est un peu mal passé.

Aimeriez-vous faire carrière dans le cinéma ?
Ça va être difficile car les frontières sont étanches entre le X et le cinéma. J’ai fait le conservatoire de théâtre à Bordeaux. Mais c’est très dur de percer en tant que comédien. Je regrette parfois de ne pas avoir eu cette persévérance…

Quelle est votre actualité récente ?
J’ai tourné à Madrid cet été la suite de Sexual Network, le premier film que j’ai produit.

Vous avez joué dans un clip de prévention contre le sida. Que pensez-vous du bareback ?
Je pense qu’on fait ce qu’on veut quand on n’est pas filmé. Mais lorsqu’on est regardé par un grand nombre de personnes, c’est important de ne pas véhiculer n’importe quel message. Sans être non plus des profs ou des curés…

Les Oscars du porno gay
En cette rentrée 2012, le film de Brice Farmer Sexual Network est en lice (dans la catégorie «meilleur film français») pour les Pink X Gay Videos Awards, la première remise de prix en France dans le domaine du porno gay. Depuis le 20 août et jusqu’au 30 septembre, les internautes sont appelés à voter sur le site www.pinkxgayvideoawards.com pour les meilleurs films diffusés sur la chaîne Pink X (ou proposés en vidéo à la demande) entre septembre 2011 et juin 2012. Douze prix seront attribués (meilleur film français, meilleur film étranger, meilleur nouvel acteur, meilleur passif, meilleur actif, meilleur réalisateur, etc.) le 27 octobre à partir de minuit sur Pink X lors d’une cérémonie qui n’aura sans doute rien à envier à celles des Oscars…
www.pinkxgayvideoawards.com

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