Le Festival Black Movie voyage de Séoul à Lisbonne
Fidèle à sa vocation (faire découvrir des cinéastes étrangers peu distribués dans nos contrées), le festival Black Movie consacre cette année une section entière à un jeune réalisateur sud-coréen de 27 ans, Kim Kyung-Mook.
Adolescent, Kim Kyung-Mook a été interné par son père dans un hôpital psychiatrique pour le «guérir» de son homosexualité. Le «traitement», de toute évidence, a échoué, et c’est tant mieux pour le spectateur. Loin, très loin des bluettes adolescentes à l’eau de rose qui font l’ordinaire des films dits «LGBT», les six films déjà réalisés par Kim explorent des sexualités en marge, habituellement qualifiées de «déviantes». Il y est question de la rencontre entre une transsexuelle et un chien qui parle (A Cheonggyecheon Dog, voir photo ci-dessus), d’un jeune homme vivant aux crochets de son amant (Stateless Things), mais aussi de scatophilie (dans une scène de Faceless Things où le cinéaste donne de sa personne, si l’on peut dire). Autre bonne idée du festival, la rencontre entre deux João : João Pedro Rodrigues et João Rui Guerra da Mata. Du premier (un peu mieux connu en France depuis son dernier film, Mourir comme un homme), on pourra revoir le déjà classique O Fantasma (2000), ou les tribulations cuir et ultra-érotiques d’un jeune éboueur lisboète. Du second, on découvrira un «mélodrame queer» librement inspiré de La Voix humaine de Jean Cocteau : O que arde cura.
Festival Black Movie, du 18 au 27 janvier au Grütli, 16 rue du Général Dufour-Genève / www.blackmovie.ch
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