
Renaud Capuçon et Khatia Buniatishvili invités de Piano à Lyon
Le violoniste Renaud Capuçon et la pianiste Khatia Buniatishvili interpréteront pour Piano à Lyon des sonates de Béla Bartók, Georges Enesco et César Franck.
Comme il sait toujours le faire, Jérôme Chabannes, directeur artistique de Piano à Lyon, a composé une fois de plus un concert unique autour de deux interprètes qui offrent un programme d’une grande élégance, aux saveurs surannées d’un post-romantisme presque oublié : Renaud Capuçon au violon, Khatia Buniatishvili au piano, deux musiciens fougueux et sensuels à la fois, hypnotiques et virtuoses. La soirée risque de mettre le feu à la salle Molière. On se sent heureux d’entendre ces harmonies des lointains XIXe et XXe siècles, des sonates pour violon et piano de Béla Bartók, Georges Enesco et César Franck.
Georges Enesco reste peut-être le compositeur le plus confidentiel des trois. Sa sonate, empreinte de saveurs roumaines, entre nostalgie et avant-gardisme, entre timbres quasi-tziganes et envolées lyriques, émeut autant qu’elle déconcerte. On se retrouve en l’écoutant au beau milieu d’une Europe centrale riche en couleurs et on se laisse bercer par des mélodies d’une extrême délicatesse. La musique d’Enesco prend par la main et nous offre toujours un merveilleux voyage. Les sonates de Bartok et de Franck sont elles aussi remplies d’un lyrisme fou.
Deux interprètes d’exception
Qui mieux que Renaud Capuçon et Khatia Buniatishvili pourrait défendre ces trois partitions sublimes ? Capuçon, violoniste de renommée internationale, est un interprète incontournable, demandé pour jouer aussi bien avec les orchestres les plus prestigieux de la planète qu’au sein de formations de musique de chambre. Il partage ici l’affiche avec Khatia Buniatishvili, pianiste bouleversante tant sa jeunesse ne colle pas avec son jeu, si mûr, totalement maitrisé, d’une profondeur que d’autres ont mis longtemps à atteindre.
Laissons parler Capuçon à propos de la sonate de Franck : «nous pouvons être fiers de notre musique française. Il y avait à cette époque des compositeurs absolument extraordinaires. Écoutez la Sonate pour violon et piano de Franck par exemple. Elle incarne totalement cette période. Malheureusement, je n’en joue pas énormément. On m’en demande peu, en vérité». Raison supplémentaire pour se précipiter à la salle Molière afin de s’en délecter.
Vendredi 24 mai à 20h à la salle Molière, 20 quai de Bondi-Lyon 5 / 04.78.47.87.56 / www.pianoalyon.com
Photo de Une : Renaud Capuçon © François Darmigny
Photo 2 : Renaud Capuçon © Mat Hennek / Virgin Classics
Photo 3 : Khatia Buniatishvili © Esther Haase
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