Gay Games : «un festival ouvert à tous»

Michel Geffroy est, avec Chris Fanuel, le coprésident de Paris 2018, la structure qui va organiser les Gay Games de 2018 à Paris.

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Pourquoi des Gay Games ?
Les Gay Games sont un festival sportif et culturel ouvert à tous dont le but est de lutter contre les discriminations. Ils ont été fondés par un ancien sportif [le décathlonien olympique américain Tom Waddel, cf. ci-dessous, NdlR] qui trouvait qu’il était difficile de vivre son homosexualité dans les instances sportives existantes. Chacun peut y participer, quelque soit sa couleur de peau, ses opinions politiques, son orientation sexuelle, son âge ou son niveau de jeu, à condition de partager les valeurs de cet événement, qui sont le partage et l’intégration.

Pourquoi alors cette appellation de Gay Games ? Un autre nom n’aurait-il pas été moins excluant ?
La marque “Gay Games“ est un héritage historique ; il est vrai qu’à la base, ces Jeux ont été portés essentiellement par des militants LGBT en butte à l’homophobie dans le sport, mais la tendance actuelle est à l’ouverture au public le plus large possible. Nous avons fait le choix de conserver cette marque, même s’il est vrai qu’elle peut causer une certaine confusion chez les personnes qui entendent l’appellation “Gay Games“ pour la première fois.

Qu’est-ce qui a permis selon vous à Paris de faire la différence et de l’emporter face à ses concurrentes ?
Cette deuxième candidature (après celle de 2005 pour les Gay Games de 2010) prouvait la détermination des associations à accueillir ces Jeux sur Paris. Elles ont présenté un gros dossier, fruit de beaucoup de travail en amont. Le déplacement à Cleveland de la ministre des Sports Valérie Fourneyron, qui a répondu aux questions des votants de la fédération des Gay Games, s’est également avéré décisif.

Quelles sont les difficultés et les oppositions que vous avez rencontrées ?
Un tel projet demande énormément de temps et de travail bénévole, mais nous avons très rapidement reçu le soutien des fédérations sportives françaises, des pouvoirs publics (région, mairie ou gouvernement) et de responsables politiques de la majorité (comme Bertrand Delanoë) ou de l’opposition (comme Roselyne Bachelot, Chantal Jouanno, Rama Yade…). Le plus dur a été de convaincre les sportifs en activité (avec l’appui de notre marraine Laura Flessel) et les grandes marques de soutenir la candidature de Paris.

Quelles disciplines seront représentées ?
Les Gay Games accueilleront pas moins de trente-six sports, des plus classiques (athlétisme, natation, sports aquatiques, sports de glace, football, volleyball, basketball…) aux plus atypiques : nous avons souhaité apporter une légère “touche française“ à ces Jeux en y incluant la pétanque ! On pourra aussi participer à des matchs de roller-derby ou de softball. Les Gays Games comprendront également un festival culturel.

Combien d’équipes et de sportifs attendez-vous ?
La dernière édition, à Cologne, avait rassemblé 9 500 participants. À Paris, nous en attendons environ 30% de plus, soit 12 000 personnes : c’est sur cette base que nous avons établi le budget de l’événement mais notre objectif réel avoisine les 15 000 participants.

Quel le budget de ces Jeux et comment seront-ils financés ?
Le budget, de sept millions d’euros, sera financé par les participants à plus de 50%. Il nous faut maintenant trouver des sponsors et nous espérons recevoir des subventions publiques.

Qu’apporteront-ils selon vous à Paris ?
Au-delà des retombées économiques induites par les dépenses de ces milliers de participants (hébergement, nourriture, soirées, loisirs, etc.), ces Jeux montreront une fois de plus que Paris n’est pas qu’une ville-musée comme beaucoup de touristes étrangers l’imaginent mais une capitale moderne et dynamique.

 

Trente ans de Gay Games
Créés à San Francisco en 1982, au début de l’épidémie de sida, par un médecin homo du nom de Tom Waddel (1937- 1987), les Gay Games s’appelaient alors les Gay Olympic Games, mais un procès du Comité olympique américain les obligea à changer de nom quelques années plus tard. Comme les Jeux Olympiques, ils se déroulent tous les quatre ans. Après San Francisco (1982 et 1986), Vancouver (1990), New York (1994), Amsterdam (1998), Sydney (2002), Chicago (2006), Cologne (2010), c’est la ville de Cleveland, dans l’Ohio, qui accueillera la prochaine édition de ce grand rendez-vous sportif international, du 9 au 16 août 2014. Le 7 octobre dernier, Paris a été désignée pour être la ville-hôte de l’édition 2018, récompensant ainsi près de deux ans d’efforts du comité Paris 2018 (créé début 2012).

www.paris2018.com

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