Connan Mockasin présente son deuxième album “Caramel” à l’Épicerie Moderne

Le très haut perché Connan Mockasin est de passage à l’Épicerie Moderne. Impossible de qualifier sa musique sans labourer le champ lexical des stupéfiants…

 

Son premier album était sous acides : avec sa pop psyché improbable, Forever Dolphin Love s’était imposé comme une des productions les plus folles de l’année 2011. Pour éviter toute mauvaise descente, Connan Mockasin nous a offert fin 2013 un petit remontant à base de LSD et de MDMA : un nouvel opus intitulé Caramel. Et le constat reste le même : Connan est toujours high ! Une seule manière de lui trouver quelques circonstances atténuantes : Connan, sur le divan ! Retour donc sur l’enfance en Nouvelle-Zélande de ce musicien génial. Son goût pour le bidouillage lui vient de son passe-temps favori durant ses premières années : glaner des déchets et autres objets délaissés pour constituer des machins et des trucs. Il assemble et tarabiscote tout. À quatre ans, il veut être une fille et devient Daisy pendant quelques mois sous le regard de parents compréhensifs. Il aime les créatures bizarres, les trains-fantômes et ses amis imaginaires. Aujourd’hui, il vit à Londres, où il s’est fait de vrais copains : tout le monde se l’arrache ! Ce freak aux faux-airs de Klaus Kinski (ou de Dave…) a ainsi déjà collaboré avec Fatboy Slim, Late of the Pier ou Charlotte Gainsbourg.

L’album de l’amour

Il faut dire qu’on devient très vite accro à cette grande mèche blonde, dont le premier album avait immédiatement fait mouche en 2011. Quel artiste en effet est capable d’actualiser le psychédélisme sans être ennuyeux ? Seul un génie peut réussir à sublimer ainsi une musique de hippies… Il a fallu que le public jette un coup d’œil sur ses vidéos pour découvrir que Connan n’était pas un baba cool flemmard mais bel et bien un illuminé créatif qui se promène dans la rue avec des tranches de citron sur les yeux ou bien travesti en clown horrifique peint à la gouache. Son univers musical et visuel est fort, halluciné et hallucinant. Quant à Caramel, moins rythmé que le précédent disque, il est sans conteste l’album de l’amour, avec slows à l’appui. L’ambiance de ces onze titres est torride et aquatique : nous sommes à 20 000 lieues sous des mers de MDMA ! Enregistré en un mois dans une chambre d’hôtel à Tokyo, Caramel fonctionne très bien, dès la première écoute, comme un bon disque de pop heureuse. Le chant de Connan Mockasin contribue beaucoup au plaisir que nous procure cet album : tantôt sous hélium, tantôt grave et sexy, il confère illico aux morceaux de faux-airs de tubes gainsbourgiens. La venue du Néo-Zélandais en terre (grand-)lyonnaise est donc à ne pas manquer, sous peine d’être en manque ensuite.

Connan Mockasin, jeudi 20 février à l’Épicerie Moderne, 4 place René Lescot-Feyzin / 04.72.89.98.70

Photo : Connan Mockasin en concert à Cambridge le 11 mai 2011 (© Paul Hudson)

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