Musiques en scène 2014 : une édition dans les nuages

Festival initié par Grame en 2000, Musiques en scène nous livre depuis, tous les deux ans, un bulletin de santé de la création musicale contemporaine dont concerts, spectacles de danse, installations, films et autres formes dressent ensemble un état des lieux magnifiquement inventif et puissamment jouissif.

En choisissant «le nuage» comme fil conducteur de cette Biennale, son délégué artistique Damien Pousset conduit les artistes à s’interroger sur la dématérialisation des échanges aujourd’hui. Au fil des éditions de Musiques en Scène, Thierry de Mey, Peter Eötvös, Kaija Saariaho ou Mickael Jarrell ont su avant lui bouleverser nos perceptions de la chose artistique. Cette nouvelle édition offre une fois encore un autre regard sur le monde en mettant à l’honneur le compositeur et metteur en scène allemand Heiner Goebbels, connu pour son envie constante de faire dialoguer musique et arts visuels. Son œuvre, à la croisée de nombreuses disciplines artistiques, est si singulière qu’elle déroute et fascine à la fois. Cette édition «nuage» s’apprête donc à prendre le spectateur par la main et à lui offrir des mondes inouïs, des formes artistiques insolites, des univers d’une beauté sans fin.

Entre installation, concert de cinq heures et spectacle musical

Parmi les pépites qui donnent déjà  envie, Le Jardin des songes, conçu par le compositeur Jean-Baptiste Barrière, s’annonce comme une expérience unique à déguster toutes oreilles ouvertes aux Musées Gadagne : une installation où chacun a pu, par avance, déposer ses rêves les plus beaux. Au Musée d’Art contemporain, c’est un marathon qui s’offre à nous grâce au Deuxième quatuor à cordes de Norton Feldman, une œuvre à l’écriture minimaliste mais d’une longueur inouïe (de trois à cinq heures), presque immobile, hors du temps, indescriptible, déconcertante, que chacun pourra écouter confortablement installé sur un pouf. Au Théâtre national populaire de Villeurbanne, I went to the house but did not enter d’Heiner Gobbels sera l’un des temps forts de cette Biennale : un spectacle musical en trois tableaux, écrit pour le Hilliard Ensemble. Ceux qui ne connaissent pas encore les voix de ces quatre chanteurs doivent absolument s’y précipiter, tant le choc est grand.

Ainsi, en multipliant les croisements de genres et en proposant un métissage artistique éblouissant, Musiques en scène s’affiche avec panache à Lyon et le public répond présent.

I went to the house but did not enter heiner goebbels musiques en scène credit photo Mario Del Curto 3

Biennale Musiques en scène, du 5 au 29 mars à Lyon et dans son agglomération / www.bmes-lyon.fr

 

Photos : I went to the house but did not enter de Heiner Goebbels © Mario Del Curto

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