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“The Goldlandbergs” d’Emmanuel Gat, ou Bach chez les Mennonites

Le chorégraphe israélien Emanuel Gat présente à la Maison de la Danse sa nouvelle pièce, The Goldlandbergs, inspirée par Glenn Gould.

En septembre dernier, dans le cadre d’une carte blanche à Benjamin Millepied, la Maison de la Danse accueillait Emanuel Gat en résidence pour la création d’une courte pièce chorégraphique. On avait alors été subjugué par le travail de l’Israélien (qui poussait ses interprètes à maîtriser leurs mouvements jusque dans de micro-gestes des doigts) ou encore par son utilisation de la lumière. Le chorégraphe, dont la compagnie est installée dans le sud de la France, à Istres, revient ce mois-ci sur les planches lyonnaises avec The Goldlandbergs, spectacle créé en juin 2013 à Montpellier.

La danse comme lien avec le sacré

S’inspirant du travail du pianiste et documentariste canadien Glenn Gould, le spectacle de Gat est une création qui s’appuie sur l’interprétation des Variations Goldberg de Bach par Gould et sur son documentaire sur une communauté mennonite américaine, The Quiet in the Land. The Goldlandbergs est d’ailleurs une fusion des titres de ces deux œuvres qui servent conjointement de bande-son à la pièce chorégraphique. Emanuel Gat utilise une des œuvres majeures pour clavier de Bach, véritable condensé des techniques et ressources de cet instrument, comme une métaphore de la diversité des possibles offerts par la création artistique, qu’il confronte aux témoignages des membres de la secte protestante, qui refusent le monde contemporain et ses avancées techniques, dans le souci de garder un lien direct à Dieu.

the goldlandbergs copyright emanuel gat dance

Les huit danseurs de Gat forment alors une communauté qui cherche, à travers le mouvement et la répétition, à illustrer le lien que les hommes entretiennent avec le sacré. Chaque geste de la main ou du pied qui constitue les différents duos et trios de l’œuvre tisse ainsi une toile entre les interprètes et une force supérieure, plus spirituelle que religieuse à proprement parler, et qui pourrait trouver sa consécration ultime dans l’art. Ou comment les actions les plus minimes, mises bout à bout, finissent par former des phénomènes complexes et intenses.

 

The Goldlandbergs, les 16 et 17 avril à la Maison de la Danse, 8 avenue Jean Mermoz – Lyon 8 / 04.72.78.18.18

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