Krautrock et tubes pédo-satanistes à Nuits Sonores

Douzième édition pour Nuits Sonores, qui nous emmène danser jusque dans les moindres recoins de Lyon grâce à une programmation qui passe de l’électro à l’indé, des groupes les plus hype aux artistes les plus confidentiels.

Plus que jamais, Nuits Sonores s’affiche comme un festival riche, dont la programmation infinie se déploie cinq jours durant dans des lieux multiples et insolites (péniches, ancien marché de gros, ancien garage Citroën…), où l’on peut danser à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Fidèle aux traditions, la Nuit 2 (celle du jeudi) offre une fois de plus aux festivaliers l’occasion d’une déambulation nocturne dans tout Lyon.

Outre Shannon and the Clams au Clacson, on y croisera beaucoup de curiosités, telles que Nick Curly au Ninkasi. Le Dj allemand a dans son sac un atout rare : il a réussi le tour de force de rendre underground l’île d’Ibiza avec de la techno-house. Le même soir, le Périscope accueillera Plapla Pinky (duo qui mélange musique savante et populaire, bruitiste et dance, noise et easy-listening) et le Sonic, qui n’a pas pour habitude de faire dans la hype, restera à contre-courant en accueillant la formation géniale et malsaine Scorpion Violente. Sûr que le public devrait rester coi à l’écoute des titres Viol et revanche, 13 ans presque 17 ou encore Fugue de pute mineure. Électro glauque, synthés crados, disco (minimale), drone : ici, les styles s’enchaînent, se mélangent et se souillent mutuellement.

Alors, on danse ?

Pour ceux qui préfèrent danser et se perdre sur d’autres musiques que des tubes pédo-satanistes, l’événement immanquable de Nuits Sonores 2014, c’est bien sûr la venue de Kraftwerk, le temps d’un spectacle avec projection 3D à l’ancien marché de gros. La plupart des formations qui se produiront à Nuits Sonores citent d’ailleurs les Allemands, sinon comme influence principale, du moins parmi les génies de la musique électro. L’Anglais Daniel Avery explore lui aussi le son krautrock, mais c’est pour le transformer en bête hypnotique et hybride. Il présentera son album métallique et nerveux Drone Logic à travers un set de techno minimale aux allures futuristes.

L’ambient sera notamment représenté par l’artiste controversée Nina Kraviz, Djette russe aux titres à la fois brutaux et sexy. Pour ce qui est de la house, fiez-vous à une valeur sûre : rendez-vous à la carte blanche accordée au label Innervisions, avec à sa tête, le pape actuel du genre, le Berlinois Dixon, qui nous offrira un Dj-set digne du Berghain. Côté pop, il faut suivre de près Babe, un échappé illuminé de la super formation Frànçois & The Atlas Mountains. Et l’alternative ? Il se peut qu’elle soit portée par un ado de dix-neuf ans, le jeune rappeur Earl Sweatshirt, à voir absolument en live pour ses textes cruels portés par un MC plein d’énergie et d’humour.

 

Festival Nuits Sonores, du 28 mai au 1er juin / www.nuits-sonores.com