
“La Piel que habito” : les expérimentations trans de Pedro Almodóvar
En 2011, Pedro Almodóvar nous présentait un de ces films les plus sombres : La Piel que habito («la peau que j’habite»), réflexion troublante sur la transidentité.
La peau dont il est question est confectionnée par un docteur psychopathe interprété par Antonio Banderas, qui a définitivement délaissé son catogan latino pour se présenter désormais en quinqua grisonnant et sexy. À partir d’une cellule-souche de peau de cochon, il recrée l’enveloppe de sa défunte femme sur Véra (Elena Anaya), qu’il détient en captivité. Le film reprend les codes du thriller (on ne dévoilera donc pas la fin, un peu Scooby-Doo) mais joue aussi avec beaucoup d’humour sur les ruptures de tons. En 1998, Agrado, truculente transsexuelle de Tout sur mère, nous expliquait qu’elle était la femme absolue puisqu’elle l’était devenue par choix. Du transgenre à la transgénèse, en tentant d’annihiler toute possibilité de libre-arbitre, La Piel que habito soulève en plus beaucoup d’autres questions…
La Piel que habito, en DVD chez Pathé Vidéo
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