moodoid heteroclite juin 2017

Moodoïd, un groupe in the mood for pop

Quand une nouvelle génération se met à chanter dans la langue de Daho, la pop française prend un coup de jeune. Et même un coup de folie avec Moodoïd.

Pour porter haut les couleurs de la pop et du rock français (entendons, chantés en français), on peut toujours compter sur les Rita Mitsouko, Étienne Daho ou Philippe Katerine. Mais ce n’est pas faire preuve de gérontophobie que d’écrire qu’un peu de chair fraîche dans ce registre-là serait la bienvenue. Certes, Marcia Baila, c’est bien ; tellement bien, même, que le titre est aujourd’hui une référence musicale certaine. Mais c’est aussi un incontournable de la culture populaire, diffusé encore et encore dans les mariages où il sert trop souvent de prétexte facile pour se taper une bonne queue-leu-leu (un pas de danse qui aurait sans nul doute ravi la chorégraphe Marcia Moretto, à qui la chanson est dédiée). Bref, le temps du renouveau doit sonner. Et c’est tout une génération (pas celle qui chante Goldman et qui s’apprête à massacrer NTM) qui est en train de reprendre le flambeau des gardiens du temple de cette pop qui nous a baladés pendant trente ans avec Le Petit Train, du Week-end à Rome jusqu’aux portes du Louxor j’adore. Ces jeunes gens chantent en français, font du rock, de la pop et des tubes et s’appellent Lescop, Aline, La Femme ou encore, dernière curiosité en date, Moodoïd.

Bizarroïde Moodoïd

Emmené depuis 2013 par Pablo Padovani (voix, guitare), Moodoïd est aujourd’hui sous la haute protection de Kevin Parker, le chef de file de Tame Impala. Et c’est avec cette carte de visite et beaucoup de culot que la formation parisienne s’est présentée aux portes de la pop française, munie de titres trempés dans le rock progressif, tropical et surréaliste. Le quatuor, aux trois-quarts féminin et au look tout droit sorti d’un film de baston asiatique, transforme cette pop sage et codée en véritable laboratoire. Les mesures à quatre temps sont brisées, les chansons se font fleuves, les breaks vont bon train, l’alternance couplets/refrains est mise en cause. Que reste t-il de la pop ? Des paroles répétitives et facile à retenir (Je suis la montagne/Je suis sous les arbres/La tête dans les nuages/Je suis à l’intérieur de toi), des mélodies entêtantes et une culture visuelle très marquée.

moodoïd heteroclite juin 2014 (2)

Moodoïd se distingue clairement des groupes de rock progressif trop sérieux et trop chevelus par l’appétence pour le kitsch, la paillette et l’humour que révèlent ses clips, notamment celui du morceau De folie pure, tout en pétulance bollywoodienne. Révélé en Angleterre et après un passage remarqué aux Transmusicales et deux dates à Lyon l’an dernier (au Marché Gare et aux Nuits de Fourvière, en première partie de Phoenix), le groupe sera cet automne à Vaulx-en-Velin.

 

Vendredi 9 octobre au Centre Charlie Chaplin, place de la Nation-Vaulx-en-Velin / 04.72.04.81.18 / www.centrecharliechaplin.com

Poster un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.