L’aide-mémoire de Wim Vandekeybus

Wim Vandekeybus reprend What the body does not remember vingt-sept ans après sa création, avec une nouvelle distribution, l’occasion de découvrir ce spectacle qui lança la carrière du chorégraphe belge.

 

what the body does not remember Wim Vandekeybus copyright Danny Willems

 

C’est après avoir assisté à une représentation du spectacle de Jan Fabre C’est du théâtre comme c’était à espérer et à prévoir (dont les spectateurs lyonnais ont pu apprécier la reprise lors de la dernière Biennale de la Danse) que Wim Vandekeybus s’intéresse au théâtre et à la danse. Subjugué par l’expérience et alors qu’il n’a aucune formation pour la scène, Vandekeybus se voit attribuer en 1985 un rôle dans The power of theatrical madness de Fabre. Deux ans plus tard, il crée son premier spectacle, What the body does not remember, qui rencontre un vif succès, notamment aux États-Unis où il remporte un Bessie Award, prestigieuse récompense new-yorkaise de danse contemporaine. Comme son mentor Jan Fabre, Wim Vandekeybus est un artiste protéiforme qui s’intéresse à la convergence des arts. Pour son premier spectacle, il s’attache les services de Thierry de Mey et Peter Vermeersch, qui créent la partition musicale. Ayant étudié la psychologie à l’université, Wim Vandekeybus souhaite mettre en scène les rapports entre corps et esprit et, plus précisément, ces intermèdes fugaces où le corps semble réagir en dehors du contrôle de l’esprit, où le mouvement devient une nécessité, un simple réflexe. C’est cette notion de non-contrôle qu’il donne à voir dans What the body does not remember. Les interprètes sont confrontés à des situations extrêmes, intenses, où l’instinct prend le pas sur la raison. Ils doivent alors maintenir des plumes en l’air par la seule force de leur souffle, ou lancer des pierres et rester en-dessous, attendant qu’un autre danseur vienne les faire bouger. On assiste également à une sorte de séance de spiritisme où deux danseurs au sol doivent reproduire les mouvements des mains d’une danseuse assise à une table en fond de scène ou encore à une fouille d’une danseuse par un danseur, réinterprétation de la sensualité du tango imaginé par le chorégraphe flamand. Avec cette reprise d’une pièce emblématique des recherches formelles qui entourent la danse pendant les années 1980, le public lyonnais a la possibilité d’accéder au souvenir, si ce n’est du corps, du moins d’un pan historique de l’art chorégraphique.

What the body does not remember, les 12 et 13 novembre à la Maison de la Danse, 8 avenue Jean Mermoz-Lyon 8 / 04.72.78.18.00 / www.maisondeladanse.com

Photos : © Danny Willems

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