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Shirley Souagnon de retour à Lyon avec “Free !”

Après avoir sillonné les routes de France avec son one-woman-show Sketch Up, Shirley Souagnon revient à Lyon avec un nouveau spectacle, Free !, dans lequel elle tente de redéfinir les règles du stand-up avec le concours des musiciens de The Krooks.

shirley souagnon free sons lyon heterocliteIl suffit d’un mot, innocemment placé, pour chambouler les règles du stand-up. Ainsi, Shirley Souagnon, que le public lyonnais a pu découvrir avec Sketch Up en 2013 et lors de la deuxième édition du festival Comic Out (malheureusement non-reconduit cette année) en 2014,  nous convie avec son nouveau spectacle Free ! à un «one woman funky show». Et s’il n’y a bien qu’une femme sur scène, elle n’est plus seule. La touche «funky» est apportée par les musiciens de The Krooks, une formation funk/soul/jazz qui interagit avec l’humoriste.

Dans un décor qui évoque le salon un peu foutraque d’une bande d’adolescents attardés, Shirley Souagnon accorde une place prépondérante à la musique, entre improvisations instrumentales et tour de chant. Une manière, pour celle qui fut basketteuse à Houston au Texas, de souligner l’influence de la culture afro-américaine et du métissage sur son travail d’écriture et dans sa formation de comédienne. En creux, c’est aussi une façon de mettre en exergue, sans en avoir l’air, le problème de représentativité des Noirs dans les cultures française et européenne.

Légère et déterminée

Quand on l’interroge, Shirley Souagnon a toujours tendance à éluder les questions de fond, à privilégier la légèreté, comme c’était déjà le cas lors de la tournée de Sketch Up. Elle reconnaît néanmoins que son écriture a évolué, qu’elle est devenue plus mature, plus concrète. Elle veut désormais davantage raconter des histoires, qu’elle puise dans son expérience personnelle, que rechercher la blague à tout prix. Le tout saupoudré d’une dose d’absurde et d’un comique de gestes et de mimiques qu’elle a essayé d’affiner avec le temps, mais aussi d’une plus grande maîtrise du silence.

Cependant, en abordant des thèmes comme le racisme ou l’homosexualité (qu’elle évoque plus librement qu’auparavant), Shirley Souagnon espère toujours pointer du doigt la bêtise ordinaire, tout en valorisant le dépassement de soi, notion héritée de son passé de sportive. Et si, dans son spectacle, elle a plutôt tendance à voir le verre à moitié plein, c’est parce qu’elle refuse d’être traitée en victime, recherchant, comme dans la musique noire américaine qu’elle affectionne, une source d’empowerment. Shirley Souagnon se garde bien de grands discours : sa démarche, elle la mène d’une manière qui peu paraître désinvolte, mais qui est surtout loin d’être prétentieuse. Et quand on lui demande comment convaincre le public de se déplacer, elle s’exclame : «dis que c’est pour l’amour du cuni !». Tout un programme.

 

Free !, samedi 13 juin à la Bourse du Travail, 205 place Guichard-Lyon 3 / 04.78.27.96.99 / www.espacegerson.com

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