Abou Lagraa adapte Le Cantique des cantiques


Abou Lagraa adapte pour son dernier spectacle l’un des livres de la Bible : Le Cantique des cantiques, célébration de l’amour sensuel.


 

abou lagraa; le cantique des cantiques; création 2015; compagnie la baraka;

 

Rien de tel pour adoucir la dure transition de la rentrée et prolonger la torpeur des vacances qu’une invitation dans un Jardin des délices, havre de paix où règne l’ivresse des sens : c’est ce que propose Abou Lagraa avec la création d’un spectacle à partir du Cantique des cantiques. Le danseur et chorégraphe franco-algérien, formé au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon, est depuis janvier 2015 artiste associé à la Maison de la Danse. C’est dans ce contexte (et épaulé par le metteur-en-scène Mikaël Serre) qu’il a bénéficié, avec sa compagnie La Baraka, d’une résidence pour la mise en mouvement pour deux comédiens et six danseurs de ce texte biblique datant du IVe siècle avant J.-C. D’Abou Lagraa, nous connaissons l’attachement à créer des ponts entre les deux rives de la Méditerranée et à donner vie sur le plateau à toutes les ramifications de sa double culture. Il n’est donc pas étonnant de le voir s’attaquer aujourd’hui à un texte complexe, aux multiples interprétations possibles. En effet, texte sulfureux pour un écrit religieux, Le Cantique des cantiques célèbre l’amour et la sexualité entre un homme et une femme isolés dans un verger qui ne connaît pas encore d’interdit. Les métaphores qui évoquent le désir et le plaisir charnels sollicitent tous les sens, qu’il s’agisse du parfum enivrant de la myrrhe, des effluves capiteux du vin ou de la luxuriance de la nature. Cependant, les références qui semblent tout droit issues des bacchanales ne sont pas forcément une ode à la luxure : certains exégètes font du texte une lecture plus conservatrice, où le sexe serait indissociable de l’amour et ne pourrait trouver sa place qu’au sein du couple marié. Habitué à se confronter à la dualité, Abou Lagraa saura-t-il rendre palpable cette apparente contradiction ou optera-t-il pour une interprétation plutôt que pour une autre ? C’est sans doute là que réside tout l’enjeu de ce spectacle qui ne manquera pas de faire appel à la fois à l’intellect et à la sensibilité du spectateur.

Le Cantique des cantiques, du 15 au 18 septembre à la Maison de la Danse, 8 avenue Jean Mermoz – Lyon 8 / 04.72.78.18.00 / www.maisondeladanse.com

Photo 1 © Éric Boudet
Photo 2 © Dan Aucante

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