Hinds, des filles légères venues de Madrid au Périscope

Le all-girl band madrilène Hinds nous invite dans son garage pour écouter sa dreampop d’ados insouciantes.

 

hinds band heteroclite

 

Il y a la grande sœur, la confidente, la passionnée et celle qui motive les troupes. Non, on ne parle pas de Mel B, Mel C, Emma et compagnie, mais du groupe Hinds («les biches» en français). On connaissait auparavant ces Spice Girls madrilènes en tant que mâles, sous le patronyme de Deers («les cerfs»), mais la formation a procédé cette année à un changement de sexe pour des raisons légales (un autre groupe portait déjà ce nom). Ana, Ade, Amber et Carlotta n’ont pourtant rien en commun avec des biches douces et craintives… Elles sont, au contraire, sauvages. Habité par l’esprit «do it yourself», le quatuor se revendique de Bob Dylan, du rock garage, des enregistrements lo-fi un peu sales et des années 60. De cette décennie, elles ont, pour sûr, su garder l’insouciance francegallienne. Il est moins évident en revanche de déceler chez elles la contestation dylanienne ! Hinds, c’est plutôt une version tout-public du Velvet Underground, soft des Runaways, prude de Hunx and His Punx… Mais vive l’édulcoration ! Car c’est justement cette légèreté qui nous emballe. Ces post-ados aux lèvres badigeonnées de rouge n’ont parfois qu’un «nananana» en guise de refrain. Et cela suffit pour que tout le monde les adore : leur premier single a été salué par le NME, elles ont joué en première partie des Libertines et ont même, consécration suprême, été saluées par le génial Mac DeMarco.

La Movida du palmier

Les Madrilènes envoient donc en toute insouciance une dreampop faite de réverb’ sur les guitares, de chants à l’unisson, de voix de baby dolls (donc un peu nasillarde dans les aigus, normal !), parfois saturées. Si les titres disponibles à l’écoute sont plutôt sages et dragueurs, ils deviennent plus rock et moins «fille de bonne famille» en live. Le côté «net et carré» des enregistrements laisse place au foutraque. Car les Hinds ne sont sans doute pas des musiciennes exceptionnelles, mais elles donnent toute leur énergie en concert. Les quatre filles ne se sont pas connues lors d’une audition pour un premier prix de conservatoire, c’est évident. Leur rencontre débute par une histoire de rupture, de mecs, de voyage dans un van, de plages espagnoles et de bronzage. On a connu des Madrilènes plus indignadas, d’accord. Mais Hinds véhicule une image de jeunesse insouciante et éternelle. Le groupe offre une forme modeste et légère de rock, uniquement axée sur la joie et l’exubérance et débarrassée de toute considération politique. Une nouvelle Movida, en quelque sorte, où il suffirait juste de se marrer et de faire bouger sa coiffure palmier dans tous les sens pour se sentir libre.

Hinds, lundi 18 janvier au Périscope, 13 rue Delandine-Lyon 2 / 04.78.38.89.29 / www.periscope-lyon.com

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