james dean

James Dean s’invite chez Kenneth Anger et Gus Van Sant

Deux livres récemment parus nous renvoient à la figure iconique de James Dean, le rebelle sans cause…

kenneth anger retour a babylone editions tristram«Jimmy avait peut-être des morpions, mais il avait aussi un charisme tenace». Jimmy, c’est James Dean tel que résumé par Kenneth Anger dans Retour à Babylone, la suite tout aussi savoureuse de son fameux Hollywood Babylone, le plus croustillant des recueils de ragots sur Hollywood et ses stars de la grande époque. Le plus faux sans aucun doute aussi, Anger ayant inventé la plupart des scandales (essentiellement sexuels) qu’il raconte avec délices et verve. Pour en rester à Jimmy, dans ce nouveau volume, Anger – par ailleurs l’un des pères du cinéma underground gay – rappelle son goût pour les brûlures de cigarettes, les interminables dragues nocturnes à la veille des tournages, ses caprices…

D’autres histoires sordides liées à l’homosexualité se retrouvent dans ce volume, comme les vraies (?) raisons pour lesquelles Clark Gable aurait fait virer le réalisateur gay George Cukor du tournage d’Autant en emporte le vent : non pas, comme le veut la légende, parce que Cukor (réputé cinéaste des femmes) avait plus valorisé Vivien Leigh que Gable, mais parce que George aurait été au courant des pipes taillées par Gable lorsqu’il cherchait à se faire un nom au soleil… C’est drôle, drôlement écrit et ça renvoie les gossips actuels à leur inintérêt.

Un Jimmy plus iconique pour Gus Van Sant

gus van sant icones matthieu orlean editions actes sudC’est aussi à Jimmy (sans les morpions !) que renvoie le passionnant livre qui vient d’être consacré à Gus Van Sant à l’occasion de l’exposition qui lui est dédiée à la Cinémathèque française. Un Jimmy plus iconique pour le coup, celui de l’adolescence rebelle et de la fureur de vivre. D’ailleurs, le livre consacré à Van Sant s’intitule Icônes et on y voit – à travers la longue interview réalisée par Matthieu Orléan, les autres textes de ce riche ensemble et l’iconographie (photos de films et peintures de Gus) – à quel point la question de l’adolescence et de ses images est centrale dans le travail du réalisateur d’Elephant et de My Own Private Idaho, cet hymne pédé à la jeunesse et au sexe révolutionnaire. Contrairement à Jimmy, Gus n’est plus un ado, mais comme Jimmy, il est toujours un rebelle. Un rebelle avec de belles causes.

 

Retour à Babylone de Kenneth Anger (éditions Tristram)
Gus Van Sant/Icônes de Matthieu Orléan (éditions Actes Sud)

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