Les recettes de Boubi : le chaud-froid aguicheur

Défi relevé que celui de filer la métaphore footballistique pour ce numéro spécial Saint-Étienne. Le chaud-froid aguicheur, un dessert aux couleurs locales, viendra titiller vos points faibles et vous enjôlera par sa séduisante composition : la dentelle affriolante, le chocolat aussi hot qu’une Zahia en string, la chantilly superfétatoire mais trop coquine pour qu’on s’en prive… et l’arrogante froideur de la glace pistache.

 

 

Ingrédients d’un chaud-froid pour 4 personnes :

– 200g de pralinoise

– 200g de chocolat noir

– 2 paquets de crêpes dentelle nature

– 5cl de crème fleurette

– un bac de glace à la pistache (bien chimique, pour un vert stéphanois)

– une bombe de crème Chantilly

 

Échauffement :

Montez vos chaussettes vertes, revêtez le maillot Platini de votre oncle (celui qui est toujours fier d’arborer ses catalogues Panini à chaque fin de repas), assumez votre nuque longue et, surtout, faîtes retentir le trop oublié Je te survivrai de Jean-Pierre François, qui aurait mérité de passer à la postérité pour sa maîtrise parfaite de l’anaphore.

 

Le match :

(Le temps de préparation de cette recette équivaut à peu près à celui que vous êtes capable d’endurer devant un match de foot : 10 mn environ).

Dans un chaudron (sobriquet du stade Geoffroy Guichard), faîtes fondre à feu très, très doux la pralinoise et la crème fleurette. Pendant ce temps, effeuillez pour vous chauffer vos crêpes dentelle (car ce délicat biscuit dispose, on n’a toujours pas compris ce traitement de faveur, d’un exceptionnel emballage goldy qu’il faut ôter avant dégustation) puis brisez-les dans un saladier avec vos mains gercées par les zéphyrs stéphanois. Mélangez-les ensuite à la pralinoise fondue.

Recouvrez un petit plat de papier sulfurisé, étalez la préparation, lissez et réservez au frigo au moins deux heures. Lorsque le biscuit (qui s’avèrera aussi croustillant que l’affaire Zahia-Ribéry) a durci, découpez quatre parts avec un emporte-pièce (ou un verre Amora à l’effigie de Zizou). Enfin, faîtes fondre au bain-marie le chocolat noir.

 

Retour aux vestiaires :

C’est l’heure de la douche écossaise : froide pour galber vos cuisses, chaude pour vous préparer à la sauterie culinaire qui suivra. On fait tomber les savonnettes, on ne lésine pas sur le gel douche bon marché couleur et parfum d’essence et on ne s’essuie que le cou d’un geste viril et assuré. Sur un socle de biscuit, déposez une boule pistache et coiffez le tout d’une voluptueuse dégoulinade de hot chocolate. Enfin, dégainez d’un coup franc votre bombe à Chantilly mais ne la confondez pas avec votre bouteille de laque, celle-là même qui vous a permis une brosse impeccable par-dessus votre nuque longue.

 

Troisième mi-temps :

C’est donc l’heure de la dégustation, celui où l’on succombe outrageusement à la tentation de ce dessert aussi subtil que les blagues et calembours que vous pouvez vous permettre de lancer. On vous laisse trouver «les petites métaphores qui vont bien» avec la boule de glace. Suggestion pour les calembours : «moi qui me sentais Larqué en cuisine et en foot, ce dessert est tout à fait réussi». Enfin, comme vous savez tour à tour être faible et raisonnable, votre chaud-froid n’aura pas raison de vous, rassurez-vous. Après trois tours de stade, vous lui survivrez et rentrerez de nouveau dans votre short en nylon.

 

L’indispensable bande-son :

Je te survivrai de Jean-Pierre François (1989)
À ce jour, on ne recense hélas aucune biographie du chanteur et ex-footballeur stéphanois. Elle aurait pourtant fait son effet, classée à côté de celle de Michel Foucault dans votre bibliothèque.

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