jeanne au bûcher

Romeo Castellucci met en scène “Jeanne au bûcher”

Jeanne d’Arc sera interprétée par l’incroyable Audrey Bonnet dans Jeanne au bûcher, un oratorio (dirigé par le chef Kazushi Ono) qui s’annonce flamboyant.

C’est une des rencontres les plus attendues de cette saison à l’Opéra de Lyon : celle de Jeanne au bûcher et de Romeo Castellucci. D’un coté, un oratorio créé en 1938 par Arthur Honegger, sur un livret de Paul Claudel, qui retrace la vie de Jeanne d’Arc. De l’autre, un metteur en scène avant-gardiste dont le travail audacieux ne laisse jamais indifférent. Pour mémoire, il suscita la colère d’intégristes catholiques en 2011 avec sa pièce Sur le concept du visage du fils de Dieu, jugée par eux blasphématoire.

La symbolique qui entoure la Pucelle d’Orléans est complexe et contradictoire. Elle a servi aussi bien la gauche de Michelet et de Jaurès que l’extrême-droite nationaliste, le régime de Vichy que la Résistance. Aujourd’hui encore, certain-e-s tentent de ne pas laisser le mythe de Jeanne d’Arc aux mains du seul Front national. Tour à tour figure politique et figure religieuse, l’image de la bergère de Domrémy offre de multiples approches et l’angle choisi par Castellucci sera sans doute novateur.

Au plus près de la réalité du personnage

Selon ses propos, la Jeanne d’Arc qu’il nous propose dans sa mise en scène n’est «ni la sainte, ni la victime expiatoire de la raison politique». Il souhaite aborder l’œuvre en affranchissant la Pucelle «du poids de l’histoire et de la propagande», en la débarrassant du mythe et de ses innombrables récupérations politico-religieuses pour s’attacher à la réalité du personnage et «saisir l’être humain dans sa nudité».

C’est la comédienne Audrey Bonnet qui incarnera cette Jeanne d’Arc bien éloignée de l’iconographie traditionnelle, avec à ses cotés Denis Podalydès dans le rôle de frère Dominique. Particularités de l’œuvre d’Honegger : aucun chant n’est confié à ces deux rôles principaux. Mais que le mélomane se rassure : la partition nous offre une musique passionnante et hétéroclite (allant du choral grégorien aux rythmes jazzy) et confère au chœur des passages d’une grande intensité.

Du 21 janvier au 3 février à l’Opéra de Lyon, 1 place de la Comédie-Lyon 1 / 04.69.85.54.54 / www.opera-lyon.com

1 commentaire

  • Maud Lafin

    Jeanne d’Arc s’est éteinte à Rouen le 29 mai 1431 … environ trois heures après sa mort 😉

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