Convergence des Slut·tes : un collectif queer à suivre

Le 18 décembre dernier, le nouveau collectif queer lyonnais Convergence des Slut·tes s’inaugurait au bac à sable d’Oullins. Pour notre plus grand plaisir, nous étions là. Plusieurs performances et Dj sets ont agrémenté la soirée : le warm-up d’Evariste, les Goodvibes de Madeleine de Prout, la poésie de Marguerin&Claim.  

Nous souhaitions plus particulièrement revenir sur la performance de Manu.e Nadal et Sasha Blanc intitulée Jealousy is a teacher et mise en scène par Klëpta Schwarz. Du shibari, des confidences et l’occasion d’une précieuse réflexion, intime et collective à propos de la jalousie au sein des amours queers. 

Pendant cette performance, il s’est passé deux choses : Manu·e a attaché Sasha et Sasha a lu le texte de Clémentine Morrigan Jealousy is a teacher if I let it be. Le fond et la forme comme une allégorie au service de celles et ceux qui se questionnent sur comment s’aimer aujourd’hui. Comment s’aimer quand on a déconstruit, au moins sur le plan théorique, l’exclusivité comme fondement du contrat amoureux ? Comment, au-delà des vœux d’émancipation des amours hétéronormatives demeure ce qui oppresse, ce qui retient, ce qui étouffe autant que ça contient. Tu me touches, tu me serres, tu m’attaches, tu m’enfermes, tu t’en vas, tu me libères, tu es là, je suis seul·e. 

convergence des sluttes

Cette performance propose de penser les enseignements de la jalousie mais surtout, elle fait du bien pour qui a le sentiment qu’en ce qui concerne nos amours queers, le fond s’est un peu perdu dans les formes. Parce qu’il n’est pas facile de changer des fonctionnements (hétéro) normatifs, parce que c’est un effort éprouvant de déconstruire et de se lier autrement. Parce qu’on peut vite se perdre (ou croire se rassurer) dans des nouveaux protocoles aussi rigides que les normes que l’on tente de déconstruire. 

C’est donc un bonheur bienvenu, dans une soirée queer, de pouvoir voir et entendre parler de jalousie, d’ambivalence, de la solitude d’aimer qui ne se déconstruit pas. De lier la modernité des amours à l’immuable de l’humaine condition. 

Retrouvez Convergence des Slut·tes lors de leurs prochains évènements :

Un Blind Test autour des cultures queers suivi d’un set de Sasha (aka 56K) le 17 février 2022 dans le cadre de la soirée Sortie de Quarantaine organisé par Hétéroclite et le LiveStation, 14 rue de Bonald-Lyon 7. / Lien vers l’événement Facebook.

Et le vernissage du photographe Jordan Duclaux accompagné de DJ set du collectif le 24 février 2022 au Paradox, 26 rue Sergent Blandan-Lyon 1 / Lien vers l’événement Facebook.

 

© niko_kinbaku

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